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Quand le CSA part à la chasse aux pléonasmes

« Panacée universelle », « monopole exclusif », « conjoncture actuelle », « au grand maximum »... les pléonasmes sont fréquents dans les médias. Deux expressions ont actuellement la vedette dans le discours des journalistes comme dans celui des invités, relève le Conseil supérieur de l’audiovisuel sur son site Internet : « prévoir à l’avance » et « au jour d’aujourd’hui ».


S’il est pourtant bien difficile de « prévoir après coup », il n’est pas rare que journalistes, politiques ou personnages de séries télé « prévoient à l’avance ». Par cette expression le locuteur cherche à exprimer que l’action a été prévue de longue date et non au dernier moment. Certains journalistes, conscients de cette redondance, continuent de l’employer mais insistent sur la durée en ajoutant « très à l’avance », « de longue date » ou « depuis très longtemps ».

Le pléonasme « au jour d’aujourd’hui » est quant à lui devenu un vrai tic de langage chez certains journalistes et animateurs. Cette insistance parfaitement inutile, censée mieux souligner l’opposition entre le temps actuel et le temps passé, a également la vie dure dans les magazines de société et les innombrables programmes de téléréalité.


À ces pléonasmes lexicaux s’ajoutent des pléonasmes syntaxiques. L’un des plus fréquents concerne le pronom relatif « dont », particulièrement malmené. Quand il n’est pas à tort remplacé par le pronom « que », il est abusivement employé dans des expressions du type : « c’est de ce problème dont nous allons parler », « c’est de cela dont il sera question ». Puisque le relatif « dont » exprime à lui seul un complément indirect, rien ne justifie cette répétition. On doit se contenter ici du pronom relatif « que » : « c’est de ce problème que nous allons parler », « c’est de cela qu’il sera question ». Paradoxalement, l’emploi de ce pléonasme s’explique probablement par la volonté de bien faire, de bien parler. Le locuteur évite soigneusement le pronom « que », de peur de commettre l’erreur inverse, encore plus répandue.

 
Pléonasmes, soudaine invariabilité du participe passé, confusion des genres chez certains noms communs... Le CSA s’applique à relever et corriger les erreurs couramment entendues dans les médias, dont la langue est le reflet parfois trop fidèle d’une langue parlée au quotidien, avec ses négligences et ses incorrections.