Paris, deux lieux, une centaine d’artistes. La prestigieuse enceinte du Grand Palais et le modeste espace de la maison rouge accueillent en cette saison des œuvres majeures qui ont écrit et écrivent encore l’histoire de l’art. Matisse, Cézanne, Picasso d’un côté, Albrecht Dürer, Robert Capa, Cindy Sherman de l’autre : de grands noms, certes… Pourtant, ces deux expositions (Matisse, Cézanne, Picasso… L’aventure des Stein et Mémoires du futur – La collection Olbricht) ne leur sont qu’indirectement consacrées. Car il s’agit plutôt dans les deux cas de celles et ceux qui ont repéré, acheté, collectionné des œuvres au moment où, parfois, elles étaient critiquées. Retour sur cette question de la collection à travers l’histoire de ces uniques amateurs d’art...

La famille Stein et  la bohème parisienne. 
   Avec deux étages qui alternent entre grandes salles et petits coins thématiques, la scénographie de l'exposition permet au visiteur de découvrir les personnalités de Gertrude, Léo, Sarah et Michael, quatre Américains débarqués à Paris au début du XXe siècle. Avant-gardistes, ils apportent aux jeunes peintres 
un soutien financier et intellectuel. Gertrude, écrivain, figure centrale de cette fratrie, se lie d'amitié avec Picasso, Michael et sa femme, eux, deviennent très proches de Matisse.  Une collection au parcours complexe aussi :  Gertrude encourage Picasso dans sa période cubiste, ce qui laisse Léo sur le côté, insensible à cette nouvelle forme. Véritable saga familiale avec son lot de retournements et péripéties, l'exposition se construit comme un roman !


Thomas Olbricht, amateur original et exigent
   Dans un tout autre genre, la maison rouge met en lumière une partie de l'impressionnante collection - plus de 2500 œuvres - de cet Allemand, médecin de profession. Ce n'est donc pas par hasard si le visiteur peut découvrir une surprenante reconstruction d'un cabinet d'art et de curiosités. Avec Obricht, le visiteur fait ici un voyage à travers 500 ans d'histoire de l'art ! Des gravures de Breughel à des pièces hypercontemporaines, l'exposition explore des thèmes aussi joyeux que la mort et sa représentation, la guerre et interroge des thématiques comme le genre et le corps féminin. Des choix pour le moins éclectiques qui dressent le portrait de ce postmoderniste.

     Deux expositions qui interrogent la notion de collection. Entre la maison et le musée, elle s'invente dans des lieux hybrides : d'un côté l'appartement de la rue de Fleurus chez les Stein se transforme en salon privé qui attire le Tout-Paris ; de l'autre côté, le me collectors room, centre d'art privé dédié à l'art contemporain créé par Olbricht et vitrine de sa collection. Lieux d'archivage autant que lieux de production, ils donnent à voir une singulière écriture du monde.  


Matisse, Cézanne, Picasso... L'aventure des Stein au Grand Palais jusqu'au 9 janvier 2012. Métro Champs-Elysés - Clémenceau. 
Mémoires du futur La collection Olbricht  à la maison rouge jusqu'au 15 janvier 2012. Métro Quai de la Rapée.


Marie Bédrune

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