Véritable immersion dans la littérature sarde avec Accabadora. Le premier roman de Michela Murgia plonge le lecteur au sein d'une tradition ancestrale sarde et offre une peinture réaliste de la Sardaigne des années cinquante. Coutumes, croyances, traditions, mythes et pratiques ancestrales renaissent sous la plume de la romancière. Histoire sur la vie et la mort, Accabadora aborde des thèmes graves comme l'euthanasie et l'adoption dans une atmosphère pesante et mystérieuse.

Le récit se déroule dans un village sarde où une couturière, Tzia Bonaria Urrai, adopte une fillette de six ans, Maria. Cette relation d'amour et de tendresse entre une mère et sa fille est mise à mal par la découverte d'un terrible secret : Bonaria est une "accabadora"! "La dernière mère", celle qui abrège la souffrance des mourants. Voilà la réponse aux mystérieuses escapades nocturnes de la vieille femme. Cette révélation va bouleverser Maria qui se sent trahie par sa mère. Mensonges, rivalités, jalousie, trahison, se mêlent ici pour offrir une fresque des passions humaines. Accabadora pose une question essentielle de l'existence humaine : comment affronter la vie et la mort ? C'est un voyage sur la quête identitaire, la transmission de l'héritage familial et la mort. Entre rêve et légende, on se sent happé par les ténèbres. Un livre envoûtant et captivant, traduit en quinze langues et qui reçut en 2010 le Prix SuperCampiello. À lire absolument.

Accabadora, de Michela Murgia, traduit de l'italien par Nathalie Baeur, Ed.Seuil, 18 août 2011, 212 pages, 17€.

Lis Longo-Cotelo.

 

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