Noël, l’amour et… le diable

« Où diable est passé le forgeron ? C'est pourtant la plus belle nuit de Noël. L'air est si pur que les étoiles scintillent sur le velours du ciel. Sous l'éclat de la lune, la neige étincelle. Par les rues du village, filles et garçons en bandes joyeuses et dissipées s'apprêtent à glorifier le Christ. Mais où diable est passé le forgeron ? Car il y a bien du diable là-dessous...?... » Quelques jours avant la Noël, voici la célèbre nouvelle fantastique de Gogol qui nous laisse retrouvez les vraies saveurs de la veille du Noël russe. Une lecture magique garantie !

 La neige qui crisse sous les pieds, le diable qui vole un croissant de lune, la sorcière Solokha qui cache ses invités dans les sacs et s'empare des étoiles… L’une des meilleures œuvres gogoliennes, La Nuit de la veille de Noël ou Ночь перед Рождеством en russe, nous transporte vite dans le Noël russe du début des années 1830, date de sa création.
Faisant partie du recueil Les Soirées du hameau près de Dikanka (Вечера на хуторе близ Диканьки), cette nouvelle réunit le fantastique joyeux et l’humoristique ukrainien dans une histoire d’amour tendre et passionné entre Oksana et Vakoula, forgeron de village à Dikanka, en Ukraine. À travers l’histoire, on découvre avec plaisir les us et coutumes de la célébration de cette fête populaire comme les koliadki. Ces airs traditionnels russes de Noël sont chantés devant les fenêtres éclairées des maisons pour recevoir les cadeaux. Et pas seulement.
Pleine de nuances poétiques, cette allégorie mystique combat les forces maléfiques avec l’humour et l’humeur gaie de Gogol. On reste sous le charme de cette nouvelle magique, devenue bijou de la littérature russe, qui a inspiré entre autre Tchaïkovski et Rimski-Korsakov pour la composition de leurs opéras.

La Nuit de la veille de Noël de Gogol, Librio, novembre 1998, 94 pages, à partir de 1,20 euros.

Puzyrev Alexey et Longo Cotelo Lis.