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Le trois, le sept, l’as… Voilà les fameuses trois cartes qui gagnent toujours. Un secret mystérieux, mais aussi la cause des tourments de l’officier allemand Hermann, prêt à tout pour résoudre cette énigme. Car le jeu est devenu sa passion : elle lui dévore l’âme et le cœur. Le secret arraché à la Comtesse, Hermann pense contrôler le hasard et gagner de grosses sommes d’argent, sauf que le destin lui a déjà préparé sa propre carte, finale et fatale. Qui gagnera la partie ? La réponse dans cet opéra cauchemardesque.
Bijou  de l’art lyrique, Tchaïkovski écrivit La Dame de pique en 1890, suite à la proposition du directeur des Théâtres Impériaux Ivan Vsévolojski. Fondé sur la nouvelle de Pouchkine, cet opéra est l’avant-dernier d’une série de dix. Sa dramaturgie englobe trois dimensions : le fantastique, l’amour et le grand opéra en accumulant ainsi toutes les expériences de Tchaïkovski dans ses opéras précédents. On y retrouve à côté du folklore profane et religieux russe les traits de Mozart, de Wagner et de Bizet.
La folie aussi. Car la mise en scène de Lev Dodin semble privilégier la nouvelle originale de Pouchkine, au détriment du décor quasi dostoïevskien et angoissant qui entourait Hermann auparavant. Le décor unique de chambre d’asile psychiatrique appelle ainsi à la clarté et au dépouillement et évoque l’état malade du personnage. Baignés dans une belle lumière de Jean Kalman, le merveilleux ténor Vladimir Galouzine et la magnifique Olga Guryakova seront présents pour se livrer au fatum de cet opéra, l’une des œuvres les plus tragiques de Tchaïkovski, selon Lev Dodin.

La Dame de pique, opéra en trois actes et sept tableaux de Tchaïkovski, du 19 janvier au 6 février 2012, à l’Opéra Bastille, 120, rue de Lyon, 75012 Paris. Tél : 01 40 01 19 70.

Puzyrev Alexey