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Otello, Verdi, Shakespeare, et le Met

Un violent orage est prévu samedi 27 octobre. Il frappera tout d’abord New York aux alentours de 13 heures avant de gronder sous le ciel parisien vers 19 heures. Plus précisément, il s’agit d’une tempête lyrique : le fortissimo de l’ouverture du célèbre opéra de Verdi, Otello. Ce déchaînement orchestral accueillera les spectateurs du Metropolitan Opera et ceux du Gaumont Aquaboulevard, tout comme la foudre a accueilli sous de sombres auspices le général maure de l’armée vénitienne accostant dans le port de Famagouste au XVIe siècle, Otello.
Célébrant le bicentenaire de la naissance de Guiseppe Verdi (1813-1901), le Met programme en cette saison quatre œuvres du compositeur italien, Rigoletto, Un Bal masqué, Aïda et Otello. Toutes seront diffusées en version originale sous-titrée et en direct haute-définition par Pathé Live dans plus de cent salles de cinéma. Ainsi, c’est plus d’un million de personnes qui découvriront ou redécouvriront ce drame légendaire dirigé par Semyon Bychkov dans l’une des institutions lyriques les plus réputées au monde.
Créé au Teatro alla Scala de Milan en 1887, cet opéra en quatre actes marque le retour de Verdi à la dramaturgie musicale, seize ans après Aïda. Il s'associe au librettiste Arrigo Boito pour composer son Otello d’après la pièce homonyme de Shakespeare, Othello, the Moor of Venice, lui-même inspiré par une nouvelle de l’italien Giraldi Cinthio publiée en 1565, Le More de Venise. Multiples écritures et multiples influences pour cette adaptation musicale d'une tragédie aux passions dévastatrices.
Trompé par le stratagème du machiavélique Iago (Falk Struckmann), Otello (Johan Botha) commet l’irréparable. Comment une âme noble peut-elle être aliénée par la perversité d’un scélérat ? Tel est le secret d’une intrigue qui érige Otello en héros pathétique de la jalousie. Et c’est son épouse, Desdémone, qui en fait les frais. Desdémone l’infortunée (du grec « dusdaimona »), interprétée magistralement par la soprano Renée Flemming. Ả cinquante-quatre ans, son timbre onctueux, « double-crème » comme le qualifiait le chef d’orchestre Sir Georg Solti, bouleverse toujours autant dans cette mise en scène d’Elijah Moshinsky. Sensibilité, fragilité, naïveté et retenue, le jeu de l’américaine avait fait l’unanimité dans ce rôle à l'Opéra Bastille, il y a un an.
Cette fois, rendez-vous au Gaumont Aquaboulevard… ou au Met… à moins que ce ne soit dans le Chypre du XVIe siècle…
 
Otello, opéra de Guiseppe Verdi en quatre actes, diffusé en direct du Metropolitan Opera de New York au Gaumont Aquaboulevard, samedi 27 octobre à 18h55. Durée : 3h27

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