Bharati ou l'arc-en-ciel indien
sam, 11/03/2012 - 18:13 | Ajouter un commentaire
"À la recherche de la lumière", ainsi se traduit le nom de la comédie musicale créée par les grands studios de Bollywood. Mais cette lumière, quelle en est la couleur : rouge, orange, jaune, verte, bleue, indigo ou même violette ? Zoom sur l'arc-en-ciel indien.
À travers l’histoire d'amour entre Siddharth, jeune indien élevé aux Etats-Unis, charmé à son retour en Inde par Bharati, une très belle indienne adoptée par un homme influent et traditionaliste, le spectacle offre une mosaïque de couleurs qui célèbre la richesse d'un pays où tradition et modernité cohabitent. Il était une fois l'Inde en couleurs...
"Le rouge pour la chance et la réussite" clame le narrateur Sutradhar, fil conducteur et guide hautement spirituel des spectateurs qui émeut et fait rire par ses anecdotes. Cette couleur chaude et flamboyante, de coutume pour les mariages, est en effet portée à la fin de l'histoire par Bharati, héroïne du spectacle. Au rouge précède l'orange, symbole de l’optimisme et des saveurs indiennes. L'optimisme est le point d’orgue de cette histoire : malgré les obstacles rencontrés par Siddharth pour conquérir sa belle, les chants indiens portés par des voix de femmes et d'hommes sont plein d'espoir pour le jeune homme et plongent de surcroît nos cœurs attendris en terre indienne. La lumière s'éclaircit avec le jaune des costumes scintillants dont se parent les danseurs. Ces derniers se déchaînent sur des rythmes lents puis très rapides et parfois même acrobatiques déclenchant de forts applaudissements dans la salle.
Place au vert, symbole de l'harmonie en Inde. Il évoque celle de cette comédie musicale combinant mélodies apaisantes et chaleur humaine. Ce spectacle se veut un échange entre acteurs et spectateurs : le narrateur n'hésite pas, dans ce but, à faire participer la salle aux festivités. Puis le bleu fait son entrée, emblème de la vitalité en Inde, il permet de garder un rythme entraînant, à travers la musique : pincement des cordes des cithares, percussions des tablas... Les musiciens de l’orchestre assis sur le sol nous emportent dans un tourbillon enjoué. C'est aux spectateurs d'improviser une chorégraphie. Grandiose indigo, voici le Gange ! Sur l'écran géant en fond de scène défilent des images du fleuve sacré, alors que le narrateur rappelle le respect et le culte voués à la nature dans l'hindouisme. Fin du show avec le violet, couleur dynamite du spectacle, à l'image de l'Inde, qui crée plus de mille cents films par an dans les studios de Bollywood. Ce spectacle revient d'ailleurs pour la quatrième fois à Paris.
Finalement, l'histoire d'amour et la Happy End sont mis au second plan pour laisser place à la folie des danses, à l'humour indien plein d'images éléphantesques, aux ombres des comédiens projetées sur un rideau de couleurs. "Trop de couleurs nuit au spectateur" disait Jacques Tati. Bharati, au Palais des Congrès, nous montre joliment le contraire.
Florence GA