D'abord il y a eu le livre « La Petite Veste Noire : un classique de Chanel ». Puis est venu le temps pour Karl Lagerfeld et Carine Roitfeld d'en faire une exposition.

 

Après New York, Tokyo, Taipei, Hong-Kong et Londres, la voici enfin de retour à Paris. La fameuse petite veste noire, basique indémodable qui résiste aux modes et aux époques, est mise à l'honneur dans cette exposition et photographiée sous toutes les coutures par Karl Lagerfeld en personne. Cette étonnante collaboration entre le kaiser de la marque et l'ancienne rédactrice en chef du Vogue français laisse place à un fabuleux projet et nous démontre encore une fois que la « little black jacket » est plus que jamais dans l'air du temps. Une centaine de personnalités du monde de la mode, de la musique ou du cinéma ont pris la pose avec la célèbre petite veste noire, en se l'appropriant chacune à sa manière. Parmi elles on retrouve Yoko Ono, Alexander Wang, Romain Duris, ou encore Vanessa Paradis. Les photographies en noir et blanc sont épinglées à même le mur, pour une mise en scène très épurée dans ce lieu de prestige. Dès le début de l'exposition, la pénombre vient nous envelopper afin de mettre en valeur les différents portraits qui se suivent. La magie de l'indémodable petite veste noire peut alors opérer... 

Inspiré au départ d'une veste d'homme autrichienne, ce petit pardessus est l'une des pièces qui compose le célèbre tailleur en tweed créé en 1954 par Gabrielle Chanel (à l'époque on la surnommait « Coco Chanel »,  parce qu'elle avait pour habitude de chanter « Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? »). Lancée sur les podiums la même année, la veste devient, dès son apparition, synonyme de rupture. Avec sa coupe droite et son côté fonctionnel, elle brise la frontière qui existe entre l'homme et la femme. Mais c'est aussi la fin d'un style, d'une époque et de ses codes vestimentaires, trop strictes, trop autoritaires : plus d'épaulettes qui figent l'allure, la poitrine et la taille sont libérées. Comme les femmes qui la portent.

Cette petite veste est devenue avec le temps typiquement féminine. Symbole d'une certaine élégance, d'une nonchalance. Sans cesse revisitée par les grands couturiers, elle reste indémodable et indifférenciée. Aussi mythique que le jean, elle est, comme lui, un symbole culturel. La veste n'a pas pris une ride depuis sa création, et s'accorde à toutes les personnalités, à tous les âges, à tous les genres.  « La mode se démode, jamais le style » disait Chanel.

L'exposition qui se voulait modeste au début a rencontré un immense succès en Asie et en Australie, et a attiré un peu plus de cent soixante-mille visiteurs à Londres. Nul doute que cette exposition installée en plein cœur de la capitale de la mode suscitera, elle aussi, un engouement sans égal.

                                                                            L.L.

 
La Petite Veste Noire : Un classique de Chanel, revisité par Karl Lagerfeld et Carine Roitfeld. Du 10 au 25 novembre, Galerie sud-est. Accès par la rotonde Alexandre III à l’angle de l’avenue Winston Churchill et Cours la Reine. Entrée gratuite. 
 


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