« Ce théâtre n’a pas de prix » : compte-rendu de la rencontre avec Isabelle Stibbe, secrétaire générale du Théâtre de l’Athénée

dim, 12/02/2012 - 22:25 - Anonyme

Dissimulé dans un square à deux pas de l’Opéra Garnier, le Théâtre de l’Athénée passerait presque inaperçu. Mais une fois devant, impossible de ne pas y jeter un coup d’œil. Aujourd’hui, c’est Isabelle Stibbe, secrétaire générale du Théâtre, qui nous en ouvre les portes et nous fait découvrir les missions liées à sa fonction.

 
Dans les lieux dédiés au spectacle vivant, la fonction de secrétaire général est variable. A l’Athénée, le secrétaire général est le directeur de la communication, des relations publiques et de la billetterie. Le rôle d’Isabelle Stibbe est donc de faire connaître le théâtre, notamment à coups de charte graphique efficace. Elle en est fière et cela se comprend : l’effet est réussi. C’est tout habillé de noir, blanc et rose que le programme s’inscrit sur des feuillets au visuel géométrique reconnaissable entre tous. C’est également un parti pris de mettre en avant les textes qui, à leur manière, illustrent les représentations à venir. Pas de photo, pas de nom d’acteur connu qui masque la pièce : ici, c’est de théâtre qu’il est question.
 
Mais cela ne fait pas tout. L’Athénée est d’abord un théâtre public (depuis la direction par Jack Lang du Ministère de la culture), mais est aussi empreint de son passé glorieux : Louis Jouvet en fut le directeur de 1934 à 1951. La programmation de l’Athénée est donc faite de cette double revendication, théâtre public et héritier d’un des plus grands hommes de la scène française. On y défend principalement des Å“uvres du XXe siècle, avec cette année, pour la première fois au programme, un auteur contemporain.
 
Mais théâtre public ne signifie pas non plus facilité de paiement. Et si ici, on ne cherche pas à faire du chiffre, on veut y « faire de l’art Â» et le plus longtemps possible. Cela implique du secrétaire général qu’il mette tout en Å“uvre pour trouver des solutions au cruel manque de moyens, sachant que l’aide de l’Etat n’a pas augmenté depuis huit ans et que le Théâtre de l’Athénée, étant une SARL, ne peut compter sur le financement du mécénat. Parce qu’être secrétaire général, c’est aussi trouver l’astuce qui va être payante sans dépenser.
 
Fini donc les colonnes Morris et bienvenue à internet, la nouvelle arme de communication massive. A l’Athénée, on se joue du sérieux parfois inhérent aux théâtres publics : on use de la toile pour proposer un regard décalé grâce à un blog qui sait faire parler de lui, en textes et en illustrations, et à travers une page Facebook désinhibée (on a cru comprendre qu’il fallait être connecté le vendredi pour le très enjoué « Â¼ d’heure glam Â»).
 
Et quand on questionne Isabelle Stibbe sur son parcours, on est un finalement peu étonné d’y voir figurer quelques dix années de droit, un détour par la communication au Grand Palais et un CDD à la Comédie Française. Après tout, comme le disait Louis Jouvet, « le théâtre […] est un domaine où les êtres et les choses touchent enfin Ã  la liberté. » Il semblerait donc que tous les chemins y mènent, à la liberté. Il n’empêche : « Abonnez-vous quand même ! Â».
 
 
Constance D.

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