Indian Spirit

sam, 12/22/2012 - 18:30 | Ajouter un commentaire

Halte au tumulte de la vie quotidienne ! Et si nous prenions une pause, que nous nous recentrions sur nous-mêmes et que nous explorions nos origines... 

C'est ce qu'Akram Khan, célèbre chorégraphe interprète bangladais, a choisi de faire dans Desh Patrie » en bangladais). Dans cette création contemporaine, Akram Khan, seul sur scène, retrace les multiples histoires de la Terre mais surtout son histoire, et celle de sa patrie. Desh, ou comment se mêlent à travers le corps et la voix d'un seul homme une nation, des revendications, et la tentative de trouver un juste équilibre dans un monde incertain et instable. Partagé entre Londres, son pays natal, et le Bangladesh, terre mère de ses ancêtres, il pose de façon touchante la question de l'identité culturelle et celle de notre place dans le monde. Questions dans lesquelles on se retrouve toujours à un moment donné de notre existence. Pendant quatre vingt minutes intenses de transe, de spiritualité, de rythmes et de saveurs épicés, nous voyageons avec lui dans les deux pays qui ont forgé son histoire et ont fait de lui l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Très intime et très proche de nous, le chorégraphe explore les forces et les fragilités de son âme, confrontée aux différents aspects de la vie quotidienne : le travail, le rêve, la transformation ou la survie. Dans cette création, Akram Khan s'est entouré de nombreux artistes tels Tim Yip pour les décors saisissants, Karthika Nair, poète et écrivain ou encore Jocelyn Pook, compositeure britannique de films (Eyes Wide Shut, Brick Lane, Gangs of New York,...). Le chorégraphe livre une performance saisissante et parvient complètement à nous faire ressentir toute l'émotion qui peut se dégager de sa propre histoire au fur et à mesure qu'il la danse. Cette danse c'est le kathak, qui signifie « conteur d'histoires » en sanskrit. Danse traditionnelle de l'Inde du nord, le kathak servait à l'origine à raconter des histoires aux populations qui ne savaient pas lire. Ce qui frappe le plus dans cette danse c'est le travail des pieds, et la rapidité avec laquelle le danseur doit taper le sol. Les mouvements d'Akram Khan se fondent sur les musiques traditionnelles indiennes, et sur des sons qui évoquent les bruits des rues de Dhaka. Impossible de résister à leur appel. 

Akram Khan a reçu de nombreux prix comme celui du “ Best Modern choregraphy” décerné par le Dance Critics’ Circle en 2003, et celui de l’International Movimentos Tanzpreis en 2004, qui récompense le chorégraphe le plus prometteur.

 

Ce spectacle démontre une fois de plus l'incroyable talent du chorégraphe interprète, trop rare sur scène.  Desh est comme un voyage. Il nous change.

                                                                                                                                          L. L.

Desh, au Théâtre de La Ville du 19 décembre 2012 au 2 janvier 2013

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