A quoi s’accroche-t-on quand tout est fini dans nos amours ? Quand le cœur brisé en mille morceaux se perd ? L’espoir de le / la retrouver un jour ou celui de se tourner vers de nouveaux horizons? En cette fin d’année 2012, le temps est au souvenir. Le souvenir cristallisé d’une histoire interrompue, d’une déception sentimentale, dans un objet, un texte, un poème… La réminiscence des multiples adieux se retrouvent au CENTQUATRE, cimetière de l’amour le temps d’une exposition.

Dans le cadre de la manifestation « Croatie, la voici », Festival de la Croatie en France, cet espace symbolique, qui a abrité jusqu'en 1997 le service municipal des pompes funèbres de Paris, s’est associé au Musée des Cœurs brisés de Zagreb, pour organiser cette expérience hors du commun. Jusqu’au 20 janvier 2013, comme ce fut le cas dans plusieurs villes du monde, des centaines de personnes exposent dans l’anonymat des bribes de leurs souffrances et l’échec de leurs relations, l’effondrement de leurs rêves. Ainsi, une centaine d’objets à valeur sentimentale ornent ce lieu. Chaussures, poupées, gadgets, porte clés, menottes, téléphones… quoi de plus banal ? « Ces objets n'ont pas de valeur, c'est un marché aux puces, mais on essaie de les montrer avec dignité et de créer une sorte de temple. Pour les gens, ça a un effet cathartique », selon Olinka Vistica, l'une des deux commissaires de l'exposition. Et le véritable sens de chaque relique c’est l’histoire qu’elle véhicule. Fragments de vies, ces objets, au-delà de l’apparence, sont un second souffle et l’espoir pour certains, le temps de l’oubli et du détachement  pour d’autres. Les histoires se mêlent, les mots planent, les cris raisonnent et les larmes éclatent et se dessèchent dans une ambiance tournée vers la nostalgie.

 

 

 

 

Déambulant, le visiteur curieux s’attarde sur une histoire, s’y attache, et puis, sans s’en douter, ressent et partage une partie du malheur que cachent ces plaintes inanimées. L’exposition, née d’une rupture de deux cœurs en 2004, est devenue un musée permanent à Zagreb et se veut le temple d’une mémoire « créatrice, et non pas destructrice ». Thérapie itinérante, le Musée des Cœurs brisés, idée originale et universelle, séduit les amoureux chagrinés, et leur permet de surmonter l’échec, de prendre le large et changer de cap !                                           

Omar Dahmouni

Le Musée des Cœurs brisés, au 104 (www.104.fr) du 19.12.2012 au 20.01.2013. Mardi, mercredi, samedi, dimanche  15h>19h.                                                                                 

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