Oman et la mer. Le pays de Sinbad le marin s'invite à Chaillot
mar, 12/17/2013 - 21:23 | Ajouter un commentaire
On entend peu souvent parler d’Oman et pourtant, ce pays renferme une incroyable richesse. Jusqu’au 4 janvier, le Sultanat se joint au Musée de la Marine à Paris pour y présenter une petite exposition consacrée aux relations que le pays entretient avec la mer depuis des siècles. La présentation est en effet légère en contenu, mais cela conserve la part de mystère qui entoure ce pays méconnu. Autant dire qu’en sortant, on ne cherche qu’à en savoir plus.
Surnommé le Sultanat de la mer parce que bordé par quelques 3165 km de côtes entre l’Océan Indien et le Golfe arabique rejointes en la mer qui porte son nom, Oman possède une situation privilégiée entre l’Inde et l’Afrique riche d’échanges culturels et commerciaux depuis le VIIe siècle. Aussi ne s’étonne t-on pas de l’incroyable diversité des bateaux – les boutres – construits avec un savoir-faire ancestral dans les ports de Mascate, Sur, Sohar et la disparue cité de Qalhât. Sans oublier Salalah la verte au Sud, qui fut un lien important entre Oman et ses comptoirs africains de l’archipel de Zanzibar.
Cet important réseau étendu jusqu’en extrême Orient avec l’ouverture de la route de la soie croisa les produits et les objets les plus précieux, de l’encens, du cuivre, des épices et des dattes typiquement locales aux apports du textile et de la céramique venus de l'extérieur dont quelques modèles nous sont présentés – trop peu – dans cette exposition. On regrette en effet que le site enfouie de Qalhât, ancienne ville portuaire médiévale du XIe et XVIe siècle ne soit pas révélée comme un exemple majeur de ce croisement des arts, tant les vestiges sortis de terre y abondent.
Côté bateaux, le Baggala, ou Baghlah, doté de deux mâts et de voiles trapézoïdales, était le plus grand navire adapté à la navigation et au commerce en haute mer. À ses côtés, le Zarookah assurait le transport de marchandises tandis que de plus petits bateaux comme le Badan ou le Shashah constituaient l’essentiel de la flotte de pêche avant l’arrivée de canots modernes. Leur construction est pourtant loin d’être terminée puisque des villes portuaires comme Sur continuent de perpétuer cet artisanat particulier du bois. Et encore, on ne vous dit pas tout.
J. P.
Oman et la mer, exposition au Musée national de la Marine au Palais de Chaillot à Paris. Du 16 octobre 2013 au 4 janvier 2014.