Rencontre avec Martine Kaufmann, chef du service culturel et de l’auditorium du Musée d’Orsay – Le 28 janvier 2013
Soumis par Anonyme le dim, 03/09/2014 - 23:52Le 28 janvier 2013, les étudiants de la promotion Orhan Pamuk ont eu l’honneur de rencontrer la chef du service culturel et de l’auditorium du musée d’Orsay, Martine Kaufmann, dans l’enceinte de l’institution. Durant cette rencontre, elle nous a fait part de son expertise professionnelle au sein de l’organisme public, et nous a exposé les enjeux principaux qui sont au cœur des politiques culturelles actuelles. Si la fonction centrale du musée d’Orsay vise l’achat et la conservation des œuvres d’art, d’autres missions lui sont également confiées : l’établissent possède aussi un rôle social prépondérant, lié notamment à l’accès d’un public large à la culture, tous âges et catégories sociales confondus. Enfants de plus de six ans, adolescents, étudiants, adultes, tous ont l’occasion de profiter d’une offre culturelle variée au sein du musée. Dans une telle perspective, le service culturel et de l’auditorium, aujourd’hui rassemblés dans un seul pôle, a pour ambition de produire une riche programmation centrée sur la collection de l’établissement et sur les expositions temporaires, qui figurent entre cinq ou six par an. Ce faisant, de nombreuses activités sont proposées aux Franciliens. Ateliers pour les enfants dirigés par des historiens de l’art et par des artistes, colloques, conférences, cours, séances de cinéma thématiques, visites guidées pour toute sorte de groupes, concerts, soirées spéciales, cafés littéraires avec des écrivains et des spécialistes, rencontres avec les commissaires d’exposition : autant de programmes culturels qui investissent les différents espaces du musée, et qui sont mis en œuvre tout au long de l’année. Établissant les thématiques de chaque activité selon les spécificités de chaque groupe social, l’équipe dirigée par Martine Kaufmann permet ainsi au public de se familiariser avec les différentes expressions artistiques, non seulement les Beaux-arts, mais également le dessin, le cinéma, le théâtre, ou encore la gastronomie. Le foisonnement des productions réalisées répond en ce sens à un intérêt, voire à un besoin de culture de la part des visiteurs. Choisies selon un budget accordé d’emblée par l’État – qui fait preuve d’un engagement ancré dans l’air du temps –, ces actions permettent en outre de faire connaître de nouveaux talents, à l’instar des concerts, où l’on peut entendre des artistes émergents. Dès lors, tout en visant le public jeune, les étudiants comme les écoliers, la mission du musée comporte également une dimension éducative prépondérante, en fournissant un maximum d’outils pour la formation des professeurs en histoire de l’art. Pour cela, l’établissement publie régulièrement, par exemple, une multiplicité d’ouvrages savants destinés aux enseignants des écoles. Les professionnels qui rendent possible la réalisation de ces projets possèdent pourtant des goûts variés et ont suivi des formations différentes. Ils ont fait des études universitaires, des stages, certains sont des fonctionnaires, d’autres des intermittents. Néanmoins, si chacun possède une tâche spécifique et décèle un profil distinct, ils ont pourtant comme exigence d’être pluridisciplinaires et d’avoir de nombreuses connaissances pratiques, par exemple, en droit d’auteur et en droit de l’image, s’avérant indispensables pour mener à bien la production de chaque événement. Ainsi, composée de vingt-cinq personnes – parmi lesquelles un programmateur musique, un programmateur cinéma, un responsable des ateliers pour enfants, un responsable du secteur famille et adolescents, un responsable des visites adultes, une administratrice, une administratrice adjointe, cinq personnes permanentes à l’auditorium, un documentaliste –, le département réunit toutes les compétences de la rédaction et du contenu à l’égard de la programmation culturelle, en travaillant non seulement avec d’autres organismes et avec divers partenaires, mais également à côté du service de développement du public qui s’occupe, pour sa part, de gérer tout ce qui concerne les réservations et les cartes d’abonnement. En fin de compte, exprimant des enjeux à la fois déontologiques et éducatifs, le service culturel et de l’auditorium vise ainsi à faire découvrir l’éventail de créations présentées dans les différents secteurs du musée d’Orsay, dont certains restent pourtant peu visités, à l’exemple de l’art décoratif et de la sculpture. Cependant, son défit principal consiste à attirer le public jeune envers les collections permanentes, et à leur faire comprendre non seulement la dichotomie entre l’académisme et la modernité, mais également la façon dont la mémoire d’une société se construit au fil du temps. Mónica Moreno Botero