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Que du bonheur !
La comédie musicale La Mélodie du bonheur s'est invitée au Théâtre du Châtelet pour une première en France. Une histoire idyllique, un brin kitsch et sentimentale, un moment idéal pour les fêtes de fin d'année. Inspirée de l'histoire authentique de Maria Augusta Von Trapp, l'ultime création de Rodgers et Hammerstein fut présentée à Broadway en 1959. Cinquante ans après le succès triomphal de la comédie musicale à Broadway, La Mélodie du bonheur annonce son retour dans une mise en scène signée Emilio Sagi. Ce spectacle nous emporte par sa légèreté et ses mélodies, même si l'histoire se déroule dans une Autriche annexée par l'Allemagne nazie. Maria, jeune novice sortie du couvent, rejoint le Captain Georg Von Trapp et ses sept enfants. Cette gouvernante anticonformiste apporte à la famille le bonheur en chansons. Ensemble contre l'occupant, ils s'évadent lors d'un festival pour s'exiler en territoire neutre, chez nos voisins suisses. L'héroïne Maria apporte un vent de fraîcheur, de légèreté, d'amour et de mélodies alors que l'Autriche est sous l'occupation des chemises brunes. Personnage principal de la comédie, elle illumine le spectacle. Sa voie gracieuse sublime la performance orchestrale. Une histoire harmonieuse dans laquelle le spectateur est emporté par une musique entraînante. Comment oublier ces airs insouciants et savoureux, aux délices des douces chansons ? On s'en donne à coeur joie de fredonner le célèbre Do, Ré, Mi... à la sortie du théâtre. Mention très bien à la mise en scène et aux décors : sans exagération kitsch, le metteur en scène nous plonge dans un décor très nature (tellement nature que la demeure des Von Trapp en est envahie !), aux paysages de montagnes tyroliennes. Volontairement coloré, il est enrichi par du grand spectacle (superbe traîne de mariée, drapeau nazi géant jusqu'à l'irruption de soldats allemands dans la salle...). Ce sont ainsi des moments remarquables, grâce à des tableaux magnifiques, qui occupent l'espace scénique tout entier. Où se cache la famille Von Trapp pour fuir les soldats allemands ? Dans le public ? Le spectateur se trouve impliqué dans la poursuite de la famille par un jeu de lumière qui traverse la salle. Danses, chansons et chorégraphies minutieuses sont travaillées jusqu'à la fin du spectacle. L'insouciance des années cinquante ne serait complète sans un joyeux "happy end" : la famille autrichienne réussit à échapper à l'ennemi en traversant la frontière de la Suisse. Pour ce qui fut l'évènement de la saison du Châtelet, tout était parfait !
Pour toutes informations concernant la programmation du Châtelet : www.chatelet-theatre.com / Renseignements et réservations : 01 40 28 28 40.
Valérie Barra