Pourquoi il ne faut pas offrir un objet dérivé du dernier Star Wars.

Votre seul lien avec votre oncle Bernard est votre amour commun pour la saga Star Wars ? Vous hésitez pourtant à lui offrir l'un des nombreux objets dérivés qui accompagnent la sortie du nouvel opus, par peur que celui-ci ne trahisse votre Bible ? Nous avons entendu votre désarroi et essayerons ici de vous orienter vers la bonne attitude à adopter.

Trente-deux ans après la sortie de l'épisode VI : Le Retour du Jedi et dix ans après le dernier opus, la Lucasfilm - pardon, la Walt Disney Company puisqu'il s'agit d'elle à présent - vous offre la possibilité de renouer le lien avec l'oncle Bernard. Et ce n'est que le début, Star Wars : Le Réveil de la Force n'étant que le premier épisode d'une nouvelle trilogie !

Cela fait plusieurs mois que votre coeur bat fort dans l'attente de ce moment. Entre impatience et appréhension, vous avez regardé les figurines d'un Han Solo âgé peupler les vitrines de magasins de jeu au côté du tout nouveau droïde BB-8. Votre boîte mail a, elle aussi, subi l'enthousiasme grandissant de la société mais surtout de votre oncle qui, à chaque information grapillée, se dépêchait de vous la transmettre.

Car c'est en effet un grand mystère qui entoure ce nouvel opus. Si sa sortie est ultramédiatisée et que les firmes commerciales de la Walt Disney Company se réjouissent de la production d'objets dérivés inédits, les fuites quant au scénario sont rares. Il devient alors difficile de se positionner : faut-il prendre cela comme un acte commercial, un énième épisode profitant d'une saga à succès, ou comme l'aboutissement d'une des plus grandes oeuvres cinématographiques de notre époque ?

Nous aurions bien du mal à vous aider en vous parlant du film. Si les rares privilégiés à avoir pu assister aux avant-premières sont unanimes et ne tarissent pas de louanges, il est ardu de vous offrir une vraie critique sur cet épisode. Selon la maison de production, Star Wars VII est un film à ne pas dévoiler. Et les médias se gardent bien de le faire. Jamais un brouillard si épais n'avait entouré une oeuvre. Pensez à ces quelques chanceux journalistes triés sur le volet et invités à une projection à Los Angeles, qui, une fois installés dans la salle, n'ont pas vu de film, mais ont assisté à des animations autour de la saga. Que penser de tels coups promotionnels ?

Nous vous invitons alors à réfléchir autrement. Ne vous situez pas par rapport à la qualité de cette nouvelle production - vous et votre oncle resterez, de toute façon, toujours de grands fans - mais plutôt par rapport à ce phénomène de mystification qui s'opère autour d'elle. Que pense votre oncle de cette non-communication devenue en réalité une ultra-communication ? S'il est de ceux qui ont inséré un sabre laser sur leur photo profil facebook (nous sommes bien curieuses de connaître les clauses du contrat passé entre Walt Disney et la plateforme numérique), foncez donc dans le magasin le plus proche, vous n'aurez que l'embarras du choix ! Dans le cas contraire, n'hésitez pas à lire la suite de cet article.

Le film de J. J Abrams est un succès. Le réalisateur a réussi à renouer avec le souffle épique de la première trilogie de Georges Lucas. Alors, même si vous avez vu votre premier Star Wars en buvant votre biberon, vous saurez vous attacher aux nouveaux héros et aux créatures inconnues de ce dernier volet. Star Wars : Le Réveil de la Force répondra à vos attentes et c'est certainement ici que se trouve la plus grande déception. En répondant aux souhaits de chacun, J. J. Abrams passe à côté de l'essentiel : nous donner ce que nous ne pensions pas vouloir, nous transporter au-delà de nos envies.

Notre conseil : plutôt que de lui acheter un objet dérivé, offrez à votre oncle quelque chose qui lui permette de rêver. Cela comblera le manque qui l'aura peut-être gagné.

Juliana Feral et Clara Bee