PNL: disque d’or en une semaine (à corriger par M. Aude)

Un an après Le Monde Chico, disque d’or en quatre mois, les deux rappeurs de PNL relèvent une nouvelle prouesse. Ademo et N.O.S, deux frères de la Cité des Tarterêts à Corbeil-Essonne (91), ont de quoi savourer leur succès. Leur nouvel album Dans la légende, dans les bacs et en streaming depuis le 16 septembre, obtient le disque d’or en une semaine, tandis que le clip Naha atteint le million de vues en à peine 24 heures.

Vent frais sur le rap français, le phénomène PNL fait beaucoup parler. On déchiffre cet acronyme dans tous les journaux français et même plus largement en Europe, où le nouvel album a du succès en Allemagne, en Suisse ou encore aux Pays-Bas. Leur objectif n’est pas le triomphe, ils se distinguent des plus grands artistes et attisent la curiosité. Aider leurs proches est leur finalité. A  u coeur du succès mais loin des scènes, ils n’ont pas de mal à susciter l’intérêt. Bien qu’énigmatiques, les deux frères semblent stratèges. Artistes indépendants, ils ont créé leur propre structure: “QLF records”, et refusent les nombreuses offres et propositions de l’industrie musicale. Les articles à leur égard fusent de toutes parts, pourtant les deux frères refusent toute interview. Méfiance ou défiance? Actifs sur les réseaux sociaux, ils remercient fraternellement leurs fans.

Des paroles crues sur fonds musicaux lents et planants, ils savent nous toucher, partager leurs doutes, leurs peurs, leurs haines. Authentiques poètes de rue, les deux frères retracent leur histoire, le monde dans lequel ils vivent et ont évolué. L’auditoire est charmé car il se reconnaît. Les références sont multiples, les métaphores s’enchaînent, les clins d’oeil interpellent. Réalistes mais rêveurs, ils déclament le mal d’une époque, la musique est leur issue, un faux-fuyant grâce auquel ils peuvent extérioriser leur mélancolie, le “spleen du dealer”. Perfectionnés par le vocodeur, leurs discours exposent simplement les aventures de dealeurs et de jeunes fauchés. Combinant jeux de mots et remix de la langue française, ils étoffent leurs textes de mots arabes, de verlan et d’argot, pour décrire à leur façon un quotidien rude et non-idéaliste de la cité, de la drogue, et de la recherche du bonheur. Loin du bling-bling, ils ne cherchent pas à sublimer leur vie ou à se glorifier, ils tentent de s’évader, autant de leur cité que de cette société.

Avec leur troisième album, meilleur lancement toutes musiques confondues de 2016, il est désormais indéniable que le duo s’inscrit “dans la légende”. Ils réalisent l’exploit de plus de 50 000 albums vendus en une petite semaine, sans compter l’écoute et visionnage en streaming, et une dizaine de million de vues sur les vidéos youtube des sons Naha, Da, ou encore Le Monde ou rien. Comme ils le disent sur leur page Facebook: "Ce qui se passe c'est un truc de ouf! On a charbonné dur pour vous donner de la qualité!".


Jeanne Jezequel