« Petit Pays, je t'envoie cette carte postale »

Il est franco-rwandais, il est rappeur, il est le dernier prix Goncourt des lycéens. Il, c’est Gaël Faye.

Le 17 novembre dernier, ce jeune écrivain de 32 ans a été récompensé pour son roman Petit pays publié chez Grasset, après avoir obtenu le prix du roman Fnac 2016. Cet ancien élève de l’Ecole française de Bujumbura au Burundi nous raconte la folie meurtrière qui s’est emparée de ce pays et de son voisin le Rwanda à partir des années 1990, par le biais du personnage de Gabriel. Gaby a 10 ans, son existence heureuse, paisible et insouciante est ternie par l’escalade des tensions qui rongent l’ancienne colonie de l’Empire belge. Dans ce roman aux accents autofictionnels, Gaël Faye mêle la grande Histoire et l’histoire personnelle : entre dissolution familiale, instabilité politique et génocide, comment Gaby parvient-il à échapper à cette violence qui l’assaille ? Salvatrices, la littérature et la lecture prennent alors le relais.

La langue du rappeur-écrivain empreinte de musicalité et de poésie embrasse la réalité de l’enfance et raconte comment celle-ci a pu être violemment projetée dans l’univers adulte. C’est avec force et naïveté, entre ombre et lumière que Gaël Faye noue le voyage initiatique à la déliquescence d'un pays meurtri et abandonné : « J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, […] j’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé » explique-t-il.

Petit Pays de Gaël Faye, éditions Grasset.

18 euros

224 pages

Laureline Guilloteau