Le 26 mars 2013, Molécule larguait les amarres à bord du Joseph Roty II, l’un des plus gros chalutiers de Saint-Malo. Direction les déferlantes de l’Atlantique Nord pour une pêche au son in situ. Accompagné d’un cameraman et d’un preneur de son sur cette usine flottante, il rejoignait la soixantaine de marins pour une aventure de vingt jours, avec un objectif : mettre en musique la tempête.

Isolé, avec pour seule échappatoire l’horizon, Romain Delahaye a composé en pleine mer son cinquième album 60°43’ Nord. Une expérience extrême, au cœur des éléments déchaînés, qu’il essaie ensuite de reproduire en live en immergeant son public d’ondes électroniques et de vidéos tournées durant le périple, signées Gautier Houillon. Comme un capitaine derrière son gouvernail, Molécule, aux commandes de ses machines analogiques, navigue habilement une traversée audiovisuelle dans la nuit des clubs. Cette interaction plonge le public au plus près de l’expérience vécue, entre pluie battante, houle violente et appareillage en galère.

 
Hors des sentiers battus, il renouvelle le paysage électronique français et s’inscrit dans une réelle ambition de communion des arts. Par l’alliance du son et de la vidéo, mais aussi du livre-album hybride, il reconnecte les éléments, ne se cantonne pas qu’à un style. Molécule suit une tendance d’abolition des frontières, entre bruits et musique, entre les genres et entre les arts.
 
Parallèlement à ce projet très médiatisé, notamment par l’émission Thalassa, il est avant tout le fondateur du label indépendant Mille Feuilles, toujours à la recherche de l’innovation artistique. A l’image de Stigmates #2, compilation par Molécule fraîchement sortie et illustrée par une œuvre graphique de Tudor Zamfirescu-Zega. Le vinyle réunit 12 unreleased de différents artistes de la scène française, proches collaborateurs ou nouveaux arrivants, tous expérimentant la musique analogique. Les morceaux oscillent entre les teintes électro d’Etienne Jaumet, la subtile techno de Torb, ou encore le groove de Mike Théis...



A l'occasion de cette sortie et pour célébrer ses quatre ans d'existence, Nuits Fauves dédie une nuit au label, le 9 décembre, pour ceux qui n'ont pas le mal de mer.

                                                                                      Joana

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