Art et pouvoir. L'idée est commune aujourd'hui du rôle des artistes dans la manifestation de la puissance royale sous l'Ancien Régime. Les fastes de la Cour de Louis XIV en sont une des plus éclatantes expressions. Cérémonies, fêtes, spectacles et feux d'artifices, les réjouissances les plus prestigieuses du XVIIe et du XVIIIe siècles sont encadrées par le département des « Menus Plaisirs » du roi et mobilisent peintres (Charles Le Brun notamment), musiciens, artificiers... Éphémères par essence, ces manifestations sont aujourd'hui peu étudiées, pourtant fêtes et cérémonies suscitent la production de nombreux écrits et  illustrations. Programme des festivités ou témoignages, il s'agit de commémorer l'évènement. C'est ce type de documents ou « livres de fêtes » que l'exposition « Chroniques de l'éphémère » à l'Institut national d'histoire de l'art donne à voir.  Jamais exposés auparavant, estampes, manuscrits, livres d'architectures ou d'ornements, sont issus de la riche collection de Jacques Doucet, couturier, décorateur et bibliophile du début du XXe siècle, aujourd'hui fonds de la bibliothèque de l'INHA. À Versailles ou à Paris, souvent concurrentes, c'est tout un imaginaire de la fête et de ses règles qui apparaît sous nos yeux. Féeries, pompes et ballets dont on perçoit alors l'enjeu politique. Retenons parmi d'autres les somptueuses illustrations de Jean Bérain pour le Carousel de 1685 en l'honneur du Dauphin, ou encore les « vues d'optique » qui permettaient de saisissants effets de perspective.

Noémie Boudet

Entrée libre, jusqu'au 15 décembre 2010, du mardi au samedi, de 15h à 20h.
Galerie Colbert, Salle Roberto Longhi
2 rue Vivienne, 75002, Paris

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