Dans un climat politique et social autour de l’immigration et des minorités, on pense que ce film va nous redonner le sourire en charriant les préjugés sur le devant de la scène. Espoir vite anéanti. Quelle déception ! La jeune et jolie journaliste Justine (Anne Marivin) et le médecin urgentiste Djalil (Ramzi Bedia) tombent amoureux pour le meilleur et pour le pire. Les parents respectifs supportent mal ce métissage : « Bouda… quoi ? Boudaoud. Ah ! Je ne m’y fais pas ! Â» s’exaspère la mère de Justine. Le film caricature le racisme ordinaire dans les familles mais manque de finesse, et les blagues racistes pataudes plombent les dialogues. Il est ponctué de clichés aussi gros que grossiers sur les communautés : thé à la menthe, loukoums, accents très marqués chez les Arabes et appartement luxueux, musique classique, surconsommation, « petits chiens-chiens Â» chez les bourgeois… et rate immanquablement son but : faire passer un message de tolérance et d’ouverture. A l’inverse, résistent incompréhension et stigmatisation. Malgré tout, on salue les comédiens, attachants et maladroits. On sourit à quelques reprises, Djalil à Justine : « Tu sais qu'algérien c’est l’anagramme de galérien ? Â». On apprécie aussi la sincère volonté d’aborder un thème (inter-culturalité) et des préoccupations (mariage mixte, intégration) actuelles et existentielles.

Sarah Kermen

Il reste du jambon ? d'Anne Depetrini, sortie au cinéma le 27 octobre 2010, durée 1h30, distribué par Gaumont Distribution

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