Bons baisers de Lyon

sam, 11/19/2011 - 16:00

Il y a toujours la superbe de Fourvière dominant la ville, le calme des vieux pavés, la solitude de Louis XIV au milieu de la place Bellecour, le mystère des traboules, l'agitation de la place des Terreaux, la langueur de la Tête d'Or... Le charme d'une ville entre Rhône et Saône. Mais derrière la carte postale, quelque chose palpite, quelque chose attire l'oeil, quelque chose étonne. Nouveauté dans le décor : une terrible beauté est née. A travers la ville, la rumeur enfle... Elle résonne à l'ombre de la statue équestre du Roi Soleil - la Fondation Bullukian -, à la marge du grand jardin public - le Musée d'art contemporain -, au milieu d'une zone industrielle - l'Usine T.A.S.E -, à la confluence des fleuves - la Sucrière - ; quatre lieux pour un même évènement : la onzième édition de la Biennale de Lyon. Ce rendez-vous international de l'art contemporain témoigne du temps présent entre démesure, utopie, grotesque, doute, et lyrisme. A travers le regard des créateurs d'aujourd'hui, le monde se décompose et se réinvente. Au centre de ces multiples horizons, le spectateur n'est pas seulement un flâneur : il expérimente. Marcher sur des kilomètres de fils noirs, crier, observer le vol d'un avion, s'enfermer à l'intérieur du globe, se perdre sur une scène de théâtre, et surtout regarder... Mais regarder avec les autres, écouter les étonnements et les questions des petits et des grands : une expérience vivante de l'art. Diego Bianchi, plasticien argentin, résume : " Je pense que lorsqu'on regarde notre monde à la fois abject et infini, un potentiel se présente, qui l'enveloppe et l'améliore - et en transforme la nature. Alors, le monde que nous connaissons peut s'élargir et les zones d'ombres s'éclaircir." A Lyon, ce n'est pas seulement une rumeur, mais une réalité à la fois collective et individuelle, à la fois d'ici et d'ailleurs, fugace et impérissable : une terrible beauté est née.

  


11e Biennale de Lyon, "Une terrible beauté est née". Jusqu'au 31 décembre 2011

Louise Champiré