Entretien avec Hélène Lauria et Lucile Corbeille, metteurs en scène de Lysis Tratatata
mer, 12/01/2010 - 17:52
Au détour d'un café, rencontre avec Hélène Lauria et Lucile Corbeille, metteurs en scène de Lysis Tratatata, en compétition pour le festival Nanterre sur scène.
MCEI : Parlez-nous de la genèse du projet Lysis Tratatata.
Lucile : C’est Hélène qui a très vite eu envie de monter cette pièce. On se connaissait depuis un petit moment de l’École de théâtre l’Éponyme.
Hélène : Je connaissais la pièce d’Aristophane car je l’avais étudiée au lycée. Elle me paraissait moderne et intéressante. Je voulais la monter, mais pas seule. Je n’aurais pas su comment tout faire, à deux on est plus fortes. Je m’entendais bien avec Lucile, et nous avons le même univers. L’histoire de Lysistrata nous a rapidement réunies.
Lucile : Oui, cette histoire de femmes qui se rebellent a été l’idée forte qui nous réunies. Le texte est touchant, écrit par un homme en 411 avant Jésus Christ. Même si apparemment, cela n’a pas tant fait changé les choses… On s’est mises d’accord pour la mettre en scène, et donc la réécrire. C’est la première chose que l’on a faite, en se réunissant très régulièrement pour relire le texte, regarder plusieurs traductions et enfin écrire notre canevas personnel, éliminer des personnages, ou même en créer. Ce travail a débuté en septembre dernier, les comédiens ont commencé à travailler sur le texte en janvier, et la première représentation de Lysis Tratatata a eu lieu en juin au festival Rues et Cies d’Épinal.
MCEI : Aviez-vous déjà vu des mises en scènes de Lysitrata ?
Hélène : Non, jamais. Mais on avait une idée claire de ce qu’on voulait réaliser. Nous venons de l’École Supérieure d’Art Dramatique, dirigée par Jean-Claude Cotillard, qui est une école basée sur le corps. On y fait beaucoup de masque, de clown, de mime, de commedia dell’arte, dont beaucoup sont basés sur le burlesque. On tenait donc à faire quelque chose de ridiculisant, autant pour les hommes que pour les femmes. L’univers du chant nous paraissait également intéressant, les chœurs sont donc devenus des chansons.
MCEI : La réécriture de la pièce vous a-t-elle parue une évidence ?
Hélène : La décision de réécrire a été très rapide : on voulait changer la façon de dire les choses. Le niveau de langage variait selon les traductions, et comme nous n’avions pas accès au texte grec, il était difficile de cerner l’écriture d’Aristophane. Mais la vivacité du texte, sa modernité très rentre-dedans transparaissait, on a donc choisi de partir de cette histoire et de la retravailler avec les comédiens.
Lucile : Notre objectif était que ce texte soit le leur. Hélène et moi avons écrit un canevas, rédigé toutes les scènes, c'est-à-dire réécrire l’intrigue. Elle n’est pas si éloignée de celle de la pièce d’Aristophane, mais nous y avons apporté un certain nombre de modifications, avant de retravailler les dialogues en fonction des improvisations des comédiens.
Hélène : Les comédiens ont appris les textes que nous avions rédigés, et leurs improvisations nous ont amenées à éliminer certaines choses, en garder d’autres. On aboutit finalement à un texte hybride, un mélange, qui laisse la place à ce qui peut arriver sur scène.
Lucile : Une pièce en perpétuel renouvellement permet de conserver l’authenticité du langage des comédiens. S’ils ne se sentent pas à l’aise sur une phrase, nous le percevons immédiatement, et le public aussi. Le texte ouvert nous permet une identification plus personnelle.
MCEI : Qu’apportent le clown, la commedia dell’arte, à la pièce ?
Lucile : C’est ce qui nous porte. Hélène et moi avions la même vision d’un spectacle très rythmé et très visuel. Bon, le théâtre est toujours visuel, mais nous voulions presque quelque chose de photographique.
Hélène : Et très chorégraphié.
Lucile : Oui, même les moments de dialogue qui ne sont pas chantés ou dansés sont chorégraphiés et réglés à la seconde près. C’est quelque chose qu’on trouve dans le clown, cette complicité avec le public, l’instantané de l’expression corporelle, … Et la commedia dell’arte permet l’improvisation de groupe.
Hélène : La commedia dell’arte propose d’improviser dans un cadre bien défini : quand un comédien prend la parole et improvise, les autres doivent le suivre et le mettre en valeur, sans prendre sa place. Ce sont des règles de masses qui permettent à la scène de fonctionner.
MCEI : A quel rythme le spectacle évolue-t-il ? Comment le gérez-vous ces évolutions en tant que metteurs en scène ?
Lucile : Entre les représentations de juin à Épinal et celles de Nanterre sur Scène, le spectacle a beaucoup changé. Par exemple, tout le dernier quart d’heure a été modifié. Mais les metteurs en scène arrivent avec une position forte, celle d’un canevas dans lequel improviser, et surtout une idée du rapport avec le public et un esprit de la pièce, que l’on veille à conserver. Nous écrivons les moments dans lesquels les comédiens peuvent s’éclater et improviser si l’envie leur en vient, comme pour un solo de jazz par exemple.
Hélène : Et l’on veille à ce que chaque comédien puisse avoir ce moment, en les encadrant par des « tops » précis. Parce que l’improvisation à dix, il faut que ce soit écrit.
MCEI : Le propos d’Aristophane sur les femmes vous a-t-il particulièrement touchées en tant que jeunes femmes ?
Lucile : Oui. C’est sûr.
Hélène : Je ne comprends pas qu’une fille de 20 ans ne soit pas féministe. Pas nécessairement au sens politique du terme, il s’agit d’avoir une conscience, un éveil aux problématiques qui se présentent à elle, tous les jours dans la rue, ou aux femmes en général, notamment dans certains pays.
Lucile : Nous nous sommes d’ailleurs documentées sur la condition de la femme en Grèce antique. Selon qu’elles sont nées à Athènes ou à Sparte, leur sort était très différent, tout comme les disparités dans l’éducation et dans le rapport à soi en tant que femme persistent aujourd’hui.
MCEI : Cependant, les femmes dans Lysistrata n’atteignent pas la conscience politique et se contentent de penser l’État à l’image des tâches domestiques.
Hélène : Justement, la réécriture nous a permis d’éliminer cela.
Lucile : C’est le ridicule qui permet de se dégager de ce problème et d’avancer un discours qui contourne les idéologies.
Hélène : D’autre part, la pièce ne connaît pas la fin heureuse de celle d’Aristophane. En tant que lectrices en 2010, nous savons que la guerre du Péloponnèse a perduré, que les Athéniens ont perdu, que le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en 1944 en France, et qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.
Lucile : Ce n’est pessimiste, mais réel. Le débat doit se poursuivre.
MCEI : Quelle est la particularité du travail au sein d’une troupe étudiante ?
Hélène : Concilier les emplois du temps, c’est ce qu’il y a de plus difficile. Sur dix personnes, neuf sont étudiantes. Il faut prendre en compte les cours, les jobs alimentaires de chacun… C’est la principale source de tension, et le côté ingrat du travail de metteur en scène. Mais on y arrive, même si cela fait un an qu’on travaille le dimanche soir jusqu‘à 22h.
Lucile : L’aspect positif, c’est que tout le monde se connaît, de l’ESAD, des conservatoires de quartier ou du Studio d’Asnières. L’ambiance est donc géniale, et même parfois trop. Il faut savoir trouver un juste milieu entre la rigolade et le sérieux. Le travail avec d’autres personnes serait sûrement plus carré.
Hélène : Mais l’esprit de détente permet aussi de faire beaucoup de trouvailles pour la pièce ! Les comédiens produisent parfois dans un moment de rires des choses géniales que l’on décide de garder, comme cette scène où le commissaire se met à danser et qui nous a décidées à développer la danse dans toute la fin du spectacle.
MCEI : Comment faire vivre financièrement un spectacle étudiant ?
Hélène : Nous avons personnellement engagé de l’argent au début, pour les décors et les costumes. Puis on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas fonctionner à perte comme ça, et on a commencé à faire des dossiers de subvention. Au CROUS, à la FSDIE, à Paris Jeunes Talents, … On essaye de jouer dans des festivals où l’on puisse être tout à fait défrayés, il y a aussi le chapeau qui passe à la fin du spectacle, l’organisation pour trouver des salles de répétition à moindre prix, … On peut parfois avancer chacun un peu d’argent, puis se rembourser avec les subventions.
Lucile : Finalement, nous ne sommes déficitaires que de 10 euros chacun. C’est rare. On a eu de la chance avec les subventions, mais c’est parce qu’on a fait un travail très sérieux. La confection des dossiers et les rendez-vous nous ont pris beaucoup de temps, et c’est aussi un travail un peu ingrat pour lequel il est agréable d’être deux.
MCEI : Présenter Lysis Tratatata au festival Nanterre sur Scène, qu’est-ce-que cela représente pour vous ?
Lucile : J’accroche beaucoup à l’idée de participer à un festival étudiant. J’espère qu’on rencontrera les autres comédiens pour échanger. Et je ne connaissais pas le théâtre Bernard-Marie Koltès, c’est génial d’avoir un festival pour jouer dans une salle pareille.
Hélène : Oui, les comédiens sont ravis par la salle. Et puis il y a tout le cycle du festival, pour voir ce que présentent les autres, partager, échanger, notamment avec un nouveau public.
Lucile : Nous avons joué au théâtre de la Jonquière, où le public est principalement celui que l’on amène, les connaissances. C’est une expérience que de jouer devant un nouveau public, venu pour des raisons plus diverses.
MCEI : Une conclusion ?
Lucile : Et bien, c’est parfois difficile de travailler tous ensemble, mais nous sommes tous ravis. Même si on aimerait plus d’argent du Ministère de la Culture (rires). Non, sérieusement, on sent que c’est difficile, que cela manque pour la création jeune.
Propos recueillis par Lucie GUY.
Lucile : C’est Hélène qui a très vite eu envie de monter cette pièce. On se connaissait depuis un petit moment de l’École de théâtre l’Éponyme.
Hélène : Je connaissais la pièce d’Aristophane car je l’avais étudiée au lycée. Elle me paraissait moderne et intéressante. Je voulais la monter, mais pas seule. Je n’aurais pas su comment tout faire, à deux on est plus fortes. Je m’entendais bien avec Lucile, et nous avons le même univers. L’histoire de Lysistrata nous a rapidement réunies.
Lucile : Oui, cette histoire de femmes qui se rebellent a été l’idée forte qui nous réunies. Le texte est touchant, écrit par un homme en 411 avant Jésus Christ. Même si apparemment, cela n’a pas tant fait changé les choses… On s’est mises d’accord pour la mettre en scène, et donc la réécrire. C’est la première chose que l’on a faite, en se réunissant très régulièrement pour relire le texte, regarder plusieurs traductions et enfin écrire notre canevas personnel, éliminer des personnages, ou même en créer. Ce travail a débuté en septembre dernier, les comédiens ont commencé à travailler sur le texte en janvier, et la première représentation de Lysis Tratatata a eu lieu en juin au festival Rues et Cies d’Épinal.
MCEI : Aviez-vous déjà vu des mises en scènes de Lysitrata ?
Hélène : Non, jamais. Mais on avait une idée claire de ce qu’on voulait réaliser. Nous venons de l’École Supérieure d’Art Dramatique, dirigée par Jean-Claude Cotillard, qui est une école basée sur le corps. On y fait beaucoup de masque, de clown, de mime, de commedia dell’arte, dont beaucoup sont basés sur le burlesque. On tenait donc à faire quelque chose de ridiculisant, autant pour les hommes que pour les femmes. L’univers du chant nous paraissait également intéressant, les chœurs sont donc devenus des chansons.
MCEI : La réécriture de la pièce vous a-t-elle parue une évidence ?
Hélène : La décision de réécrire a été très rapide : on voulait changer la façon de dire les choses. Le niveau de langage variait selon les traductions, et comme nous n’avions pas accès au texte grec, il était difficile de cerner l’écriture d’Aristophane. Mais la vivacité du texte, sa modernité très rentre-dedans transparaissait, on a donc choisi de partir de cette histoire et de la retravailler avec les comédiens.
Lucile : Notre objectif était que ce texte soit le leur. Hélène et moi avons écrit un canevas, rédigé toutes les scènes, c'est-à-dire réécrire l’intrigue. Elle n’est pas si éloignée de celle de la pièce d’Aristophane, mais nous y avons apporté un certain nombre de modifications, avant de retravailler les dialogues en fonction des improvisations des comédiens.
Hélène : Les comédiens ont appris les textes que nous avions rédigés, et leurs improvisations nous ont amenées à éliminer certaines choses, en garder d’autres. On aboutit finalement à un texte hybride, un mélange, qui laisse la place à ce qui peut arriver sur scène.
Lucile : Une pièce en perpétuel renouvellement permet de conserver l’authenticité du langage des comédiens. S’ils ne se sentent pas à l’aise sur une phrase, nous le percevons immédiatement, et le public aussi. Le texte ouvert nous permet une identification plus personnelle.
MCEI : Qu’apportent le clown, la commedia dell’arte, à la pièce ?
Lucile : C’est ce qui nous porte. Hélène et moi avions la même vision d’un spectacle très rythmé et très visuel. Bon, le théâtre est toujours visuel, mais nous voulions presque quelque chose de photographique.
Hélène : Et très chorégraphié.
Lucile : Oui, même les moments de dialogue qui ne sont pas chantés ou dansés sont chorégraphiés et réglés à la seconde près. C’est quelque chose qu’on trouve dans le clown, cette complicité avec le public, l’instantané de l’expression corporelle, … Et la commedia dell’arte permet l’improvisation de groupe.
Hélène : La commedia dell’arte propose d’improviser dans un cadre bien défini : quand un comédien prend la parole et improvise, les autres doivent le suivre et le mettre en valeur, sans prendre sa place. Ce sont des règles de masses qui permettent à la scène de fonctionner.
MCEI : A quel rythme le spectacle évolue-t-il ? Comment le gérez-vous ces évolutions en tant que metteurs en scène ?
Lucile : Entre les représentations de juin à Épinal et celles de Nanterre sur Scène, le spectacle a beaucoup changé. Par exemple, tout le dernier quart d’heure a été modifié. Mais les metteurs en scène arrivent avec une position forte, celle d’un canevas dans lequel improviser, et surtout une idée du rapport avec le public et un esprit de la pièce, que l’on veille à conserver. Nous écrivons les moments dans lesquels les comédiens peuvent s’éclater et improviser si l’envie leur en vient, comme pour un solo de jazz par exemple.
Hélène : Et l’on veille à ce que chaque comédien puisse avoir ce moment, en les encadrant par des « tops » précis. Parce que l’improvisation à dix, il faut que ce soit écrit.
MCEI : Le propos d’Aristophane sur les femmes vous a-t-il particulièrement touchées en tant que jeunes femmes ?
Lucile : Oui. C’est sûr.
Hélène : Je ne comprends pas qu’une fille de 20 ans ne soit pas féministe. Pas nécessairement au sens politique du terme, il s’agit d’avoir une conscience, un éveil aux problématiques qui se présentent à elle, tous les jours dans la rue, ou aux femmes en général, notamment dans certains pays.
Lucile : Nous nous sommes d’ailleurs documentées sur la condition de la femme en Grèce antique. Selon qu’elles sont nées à Athènes ou à Sparte, leur sort était très différent, tout comme les disparités dans l’éducation et dans le rapport à soi en tant que femme persistent aujourd’hui.
MCEI : Cependant, les femmes dans Lysistrata n’atteignent pas la conscience politique et se contentent de penser l’État à l’image des tâches domestiques.
Hélène : Justement, la réécriture nous a permis d’éliminer cela.
Lucile : C’est le ridicule qui permet de se dégager de ce problème et d’avancer un discours qui contourne les idéologies.
Hélène : D’autre part, la pièce ne connaît pas la fin heureuse de celle d’Aristophane. En tant que lectrices en 2010, nous savons que la guerre du Péloponnèse a perduré, que les Athéniens ont perdu, que le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en 1944 en France, et qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.
Lucile : Ce n’est pessimiste, mais réel. Le débat doit se poursuivre.
MCEI : Quelle est la particularité du travail au sein d’une troupe étudiante ?
Hélène : Concilier les emplois du temps, c’est ce qu’il y a de plus difficile. Sur dix personnes, neuf sont étudiantes. Il faut prendre en compte les cours, les jobs alimentaires de chacun… C’est la principale source de tension, et le côté ingrat du travail de metteur en scène. Mais on y arrive, même si cela fait un an qu’on travaille le dimanche soir jusqu‘à 22h.
Lucile : L’aspect positif, c’est que tout le monde se connaît, de l’ESAD, des conservatoires de quartier ou du Studio d’Asnières. L’ambiance est donc géniale, et même parfois trop. Il faut savoir trouver un juste milieu entre la rigolade et le sérieux. Le travail avec d’autres personnes serait sûrement plus carré.
Hélène : Mais l’esprit de détente permet aussi de faire beaucoup de trouvailles pour la pièce ! Les comédiens produisent parfois dans un moment de rires des choses géniales que l’on décide de garder, comme cette scène où le commissaire se met à danser et qui nous a décidées à développer la danse dans toute la fin du spectacle.
MCEI : Comment faire vivre financièrement un spectacle étudiant ?
Hélène : Nous avons personnellement engagé de l’argent au début, pour les décors et les costumes. Puis on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas fonctionner à perte comme ça, et on a commencé à faire des dossiers de subvention. Au CROUS, à la FSDIE, à Paris Jeunes Talents, … On essaye de jouer dans des festivals où l’on puisse être tout à fait défrayés, il y a aussi le chapeau qui passe à la fin du spectacle, l’organisation pour trouver des salles de répétition à moindre prix, … On peut parfois avancer chacun un peu d’argent, puis se rembourser avec les subventions.
Lucile : Finalement, nous ne sommes déficitaires que de 10 euros chacun. C’est rare. On a eu de la chance avec les subventions, mais c’est parce qu’on a fait un travail très sérieux. La confection des dossiers et les rendez-vous nous ont pris beaucoup de temps, et c’est aussi un travail un peu ingrat pour lequel il est agréable d’être deux.
MCEI : Présenter Lysis Tratatata au festival Nanterre sur Scène, qu’est-ce-que cela représente pour vous ?
Lucile : J’accroche beaucoup à l’idée de participer à un festival étudiant. J’espère qu’on rencontrera les autres comédiens pour échanger. Et je ne connaissais pas le théâtre Bernard-Marie Koltès, c’est génial d’avoir un festival pour jouer dans une salle pareille.
Hélène : Oui, les comédiens sont ravis par la salle. Et puis il y a tout le cycle du festival, pour voir ce que présentent les autres, partager, échanger, notamment avec un nouveau public.
Lucile : Nous avons joué au théâtre de la Jonquière, où le public est principalement celui que l’on amène, les connaissances. C’est une expérience que de jouer devant un nouveau public, venu pour des raisons plus diverses.
MCEI : Une conclusion ?
Lucile : Et bien, c’est parfois difficile de travailler tous ensemble, mais nous sommes tous ravis. Même si on aimerait plus d’argent du Ministère de la Culture (rires). Non, sérieusement, on sent que c’est difficile, que cela manque pour la création jeune.
Propos recueillis par Lucie GUY.