La comédie humaine de Louise Bourgeois
jeu, 12/02/2010 - 19:59
« I love that story. It could be the story of my life. »* Voilà ce que déclarait Louise Bourgeois à propos du célèbre roman de Balzac, Eugénie Grandet. Cette artiste majeure de la scène contemporaine avait souhaité présenter, dans le cadre feutré de la Maison de Balzac, une série d’œuvres exprimant son identification récurrente au personnage bien connu. Une création originale donc, à découvrir jusqu’au 6 février 2011, et qui, après la mort de l’artiste le 31 mai dernier, prend aussi l'allure d'un hommage.
Profondément autobiographique, le travail de la New-Yorkaise explore, depuis ses débuts, les traumatismes enfantins et les relations filiales. On comprend alors très vite les liens qui l’unissent au roman de Balzac mettant en scène une vieille fille sacrifiée. Quand elle avait les idées noires, celle à qui son père répétait sans cesse « pas de zèle, pas de zèle » pensait que sa vie avait été plus ou moins celle de l’héroïne balzacienne… à une exception près : l’art.
Que dire d’ailleurs de cette rencontre entre l’art contemporain et le XIXe siècle ? En traversant la Maison de Balzac, meublée au goût du romancier, on a l’impression que les toiles s’y sont toujours trouvées. Vingt-trois œuvres qui évoquent presque toutes une féminité et une fécondité problématiques : Vénus, portraits ou autoportraits aux chevelures tentaculaires, mais aussi toute une série de pièces qui convoquent la couture et la broderie. Ces techniques émergent sur l’ouvrage, devenu œuvre d’art, pour symboliser l’ennui et le temps qui passe – ou ne passe pas ! Sur de grands panneaux gris, les mots de Louise Bourgeois et ceux d’Eugénie Grandet se mêlent jusqu’à ce que l’on se demande qui a pris la plume. Plume ou pinceau, si cette volonté de brouiller les pistes fait son effet, on sort de l’exposition en étant sûr d’une chose, c’est qu’il n’y a pas que les grands esprits qui se rencontrent, les grands artistes aussi !
* « J’adore cette histoire. Cela aurait pu être l’histoire de ma vie. », The Guardian Newspaper, Londres, 19 septembre 2009.
Profondément autobiographique, le travail de la New-Yorkaise explore, depuis ses débuts, les traumatismes enfantins et les relations filiales. On comprend alors très vite les liens qui l’unissent au roman de Balzac mettant en scène une vieille fille sacrifiée. Quand elle avait les idées noires, celle à qui son père répétait sans cesse « pas de zèle, pas de zèle » pensait que sa vie avait été plus ou moins celle de l’héroïne balzacienne… à une exception près : l’art.
Que dire d’ailleurs de cette rencontre entre l’art contemporain et le XIXe siècle ? En traversant la Maison de Balzac, meublée au goût du romancier, on a l’impression que les toiles s’y sont toujours trouvées. Vingt-trois œuvres qui évoquent presque toutes une féminité et une fécondité problématiques : Vénus, portraits ou autoportraits aux chevelures tentaculaires, mais aussi toute une série de pièces qui convoquent la couture et la broderie. Ces techniques émergent sur l’ouvrage, devenu œuvre d’art, pour symboliser l’ennui et le temps qui passe – ou ne passe pas ! Sur de grands panneaux gris, les mots de Louise Bourgeois et ceux d’Eugénie Grandet se mêlent jusqu’à ce que l’on se demande qui a pris la plume. Plume ou pinceau, si cette volonté de brouiller les pistes fait son effet, on sort de l’exposition en étant sûr d’une chose, c’est qu’il n’y a pas que les grands esprits qui se rencontrent, les grands artistes aussi !
* « J’adore cette histoire. Cela aurait pu être l’histoire de ma vie. », The Guardian Newspaper, Londres, 19 septembre 2009.
Aurélie Laurière
« Louise Bourgeois : Moi Eugénie Grandet… », Maison de Balzac, jusqu’au 6 février 2011, du mardi au dimanche, de 10h à 18h, TP : 4€, TR : 3€.
Pour les activités pédagogiques et culturelles autour de l’exposition, voir le site de la Maison de Balzac.
Photographie : Louise Bourgeois, Eugénie Grandet, 2009 / Christopher Burke, © Louise Bourgeois Trust, Adagp, Paris 2010.