La Fabrique Culturelle des anciens abattoirs de Casablanca
Soumis par Anonyme le lun, 09/17/2012 - 16:59 
Catalyseur des problématiques conjuguées de la culture, de la société et du territoire, la friche culturelle fait dialoguer ces termes pour offrir non pas une énième salle de spectacle mais une réponse en actes à ces questions que pose la place de l’art dans l’espace collectif aujourd’hui. En faisant l’expérience de la Fabrique Culturelle des anciens abattoirs de Casablanca, j’aborderai l’exemple d’un espace culturel au cœur des interrogations de son pays et des mutations de sa ville.
Friche culturelle née en 2009, la Fabrique s’est installée dans un bâtiment (53 700 m2 dont plus de 22 000 m2 bâtis) construit en 1922 par Ernest Desmarest et Albert Greslin situé dans le quartier ouvrier de Hay Mohammadi et opérationnel comme abattoirs municipaux jusqu’en 2000.
En 2008, la municipalité de Casablanca a été à l'initiative de focus-groupes auxquels elle convie les principaux acteurs culturels autour de la question du devenir de ces abattoirs. De ces concertations naîtra le projet de reconversion du lieu en espace artistique et culturel.
Un collectif d'associations et d’individus travaillant chacun à la promotion, à la démocratisation et à l’éducation artistique et culturelle au Maroc a alors pris le relais et inaugure la première friche culturelle du pays.
En réinvestissant des bâtiments industriels désertés par un secteur culturel non moins à l’abandon, l’initiative qui redonne vie aux abattoirs s’attache à la conquête d’un terrain vierge à tout niveau : espace de création, médiation culturelle et éducation artistique sont à inventer au Maroc. De concerts en conférences, d’ateliers de cirque en spectacles de danse, de compétitions de skate en expositions d’arts plastiques, la Fabrique compte déjà pour cette année une soixantaine de manifestations.
Réunissant un grand nombre des expressions artistiques présentes au Maroc, et tentant de répondre à leurs différentes prérogatives, la Fabrique Culturelle des anciens abattoirs fait figure de microcosme culturel et de laboratoire vers ce que devrait être la culture au Maroc.
Nisrine Chiba.