La Voie lactée
jeu, 12/10/2015 - 18:42
En général, vaut mieux éviter d’écouter Ox alors qu’on est dans un gouffre affectif, au risque de ne plus pouvoir sortir du marasme. Il faut dire qu’on le connaît pour ça : Oxmo Puccino c’est l’hyper lucidité sarcastique.
Ce sont des peintures de nos relations intimes, des récits tragiques du quotidien, avec une déférence marquée pour Aznavour comme celle de Brassens pour Paul Valery. La plume toujours aiguisée, il lui fait un petit clin d’œil par ci par là, notamment en évoquant les souvenirs de l’année 1998, « une gloire que les moins de vingt ans peuvent méconnaitre, le peuple jetait la joie par les fenêtres ».
Bien loin l’époque des sessions freestyle d’Au fond près du radiateur avec le collectif de rappeurs "Time Bomb". Avec son nouvel opus La Voie lactée, Oxmo explore encore des nouvelles pistes, troquant les beat hip hop et les valses acoustiques pour des rythmes électro. Ses textes restent des valeurs sûres. Dans « Star & Célébrité », le rappeur désacralise la renommée et le profit : une chose est sûre, il a toujours les pieds sur terre. Tandis qu’il nous chiffonne avec le morceau « Un weekend sur deux » qui détaille les conséquences du divorce pour l’enfant (« La vraie solitude est monoparentale »), Oxmo nous fait aussi danser sur une bossa nova beaucoup plus légère avec « Les potos », ode à l’insouciance de l’amitié et au plaisir d’évoquer le passé entre amis (« On s’voit peu mais on s’voit bien »).
On retrouve l’introspection, l’humilité, la plume ironique, et bien sûr, on retrouve Paris.
Leïla Izrar et Noémie Soyez