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Les caprices mortels de Salomé

Salomé (Karita Mattila) - Photo (c) ERIC MAHOUDEAU Ange ou démon ? Les deux sans doute. Salomé, "la fleur d'argent chaste et froide" ou "la folle à la recherche d'amants", a soif de sang. Tel un vampire, elle embrasse la bouche de ses victimes pour les punir de leurs refus. Elle cristallise de nombreux fantasmes, mais reste une enfant. Pire encore, une petite fille gâtée : au nom d'un de ses caprices, un homme, Jochanaan, est décapité. Sur fond d'érotisme et de perversité, la princesse de Judée joue avec la mort. Succédant aux triomphes de Karita Mattila (2003) et de Catherine Naglestad (2006) dans une mise en scène de Lev Dodin, la soprano finlandaise Camilla Nylund fait ses débuts à l'Opéra de Paris en interprétant le rôle-titre de l'opéra de Strauss. Dans la fosse, Alain Altinoglu, un jeune chef prometteur, dirige pour la première fois l'orchestre de Bastille. Créée il y a six ans, la production de ce metteur en scène russe est de nouveau à l'affiche. Brève et concise - en un seul acte s'exerce la folie croissante de Salomé - l'oeuvre ouvre un champ très vaste d'interprétations. Plus d'un siècle après sa création, les spectateurs sont confrontés à la violence d'un texte qui semble ne pas avoir pris une ride.


Salomé de Richard Strauss à l'Opéra Bastille. Les 7, 10, 13, 16, 19, 22 (14h30), 25 novembre, et le 1er décembre à 20h. Entre 5 et 138 €.