On m'a demandé de vous virer !
lun, 11/22/2010 - 11:48
Ça y est, c'est fait... Stéphane Guillon a été mis à la porte de France Inter. Il était censé mettre de l'eau dans son vin et édulcorer ses billets d'humour, il ne l'a pas fait. En guise de testament, il publie le recueil de ses chroniques de la dernière saison, qu'il titre On m'a demandé de vous virer en écho au précédent, On m'a demandé de vous calmer.
Des chroniques qui se font de plus en plus grinçantes à mesure que l'année passe, et que les changements d'orientation politique à la tête de l'antenne se précisent.
On veut museler l'iconoclaste, on va être servi. La droite, la gauche, les peoples, chacun en prend pour son grade au gré de l'actualité.
Témoins, Éric Besson, « La Mata Hari de la politique française », ou le tandem Johnny Hallyday et son producteur Jean-Claude Camus : « Malade, opéré, diminué physiquement, Johnny doit tourner ! Rien n'arrête Jean-Claude Camus. Si, par malheur, Johnny perdait l'usage de ses jambes, il ferait customiser son fauteuil roulant par Harley Davidson, on roulerait Johnny sur scène : rock & roll ! "Quoi mes jambes, qu'est-ce qu'elles ont mes jambes ?" » Bien sûr qu'il va trop loin, et c'est pour ça que ce rendez-vous matinal était devenu incontournable.
Et peu importe si certaines saillies étaient un peu « limite », si l’on considère que l'auditeur est assez grand pour séparer le bon grain de l'ivraie et que la satire qui fait rire s'accompagne toujours d'une bonne dose de mauvaise foi, voire de méchanceté.
C'est donc la chronique d'un suicide médiatique annoncé, des corones contre des corones, qui se terminera en surenchère provocatrice avec son compère Didier Porte.
De l'auto-promotion, diront les détracteurs, mais la liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas, rétorqueront les inconditionnels !
Si vous avez lu ce livre, vous avez déjà choisi votre camp.
Vincent Dégremont
On m'a demandé de vous virer, par Stéphane Guillon, Stock, 359p. 19,50 euros.