Médée de Max Rouquette aux Amandiers
lun, 11/16/2009 - 00:15
« O fils maudits d’une odieuse mère, puissiez-vous périr avec votre père ». Ces paroles résonnent jusque dans nos entrailles. Max Rouquette se les réapproprie et propose sa réécriture du mythe. Chacun connaît la figure déchirée, écorchée, de la sorcière de Colchide. Monstruosité ou délire passionnel, Médée reste la figure antique la plus sauvage de la femme amoureuse. Les résonances sociopolitiques de cette tragédie ont amené le metteur en scène Jean-Luc Martinelli à effectuer une transposition judicieuse dans le temps et l’espace. Autre temps : notre époque, autre lieu : l’Afrique, dans un camp de réfugiés. Mêmes débats, mêmes rapports de forces : l’infidélité masculine, le désarroi amoureux, la condition féminine dans un contexte de guerre et de luttes des hommes pour le pouvoir. Après la prestation de Marie Payan (2008), dirigée par Zakariya Gouram, Médée nous apparaît aujourd’hui sous les traits de la burkinabaise Odile Sankara.
Soumis par Maeva Lapeyre