Paris fait son cinéma

ven, 11/02/2012 - 18:13

Difficile de passer à côté des affiches qui recouvrent les murs du métro. Cette photo d’Audrey Hepburn dans Charade attire le regard et pousse à la curiosité, d’autant que deux capitales de la culture y sont mises en relation : pourquoi la capitale française attire-t-elle tant le cinéma américain ou, quel est ce fameux « Paris vu par Hollywood » ? Hollywood s’invite à Paris… ou Paris à Hollywood ? Moteur !

La constatation est presque évidente : Paris est la ville la plus filmée du cinéma américain. L’exposition en retrace les grands noms et revient sur les grandes périodes du Paris filmé par Hollywood. Il y a d’abord ce Paris historique du cinéma muet qui est celui des grands romans hugoliens. À partir des années 1930, la capitale est celle de la haute société mondaine, toile de fond des comédies sentimentales à succès. Le cancan devient le symbole du Paris de la Belle Epoque au cours des années 1950. À ce moment-là, Paris est reconstitué dans les studios hollywoodiens et participe de cette ambiance animée et musicale. C’est seulement ensuite que les cinéastes viennent vraiment tourner dans la ville avec, dès les années 1970, un regain d’intérêt pour la capitale comme théâtre de films d’action.

Le regard qui est posé sur Paris est fait d’aquarelles, de robes de grands couturiers (principalement celles de Givenchy dont Audrey Hepburn était l’égérie),  de décors (une statue impressionnante créée pour Hugo Cabret, de Martin Scorsese), de scénarios ou d’affiches de films. L’exposition présente donc une collection éclectique d’objets se rapportant à ce Paris d’Hollywood. Tout y est bien fait et on note avec étonnement que le travail qui précède un tournage est tout aussi minutieux que le tournage en lui-même : les aquarelles qui reconstituent le Paris des années 1920 du Minuit à Paris de Woody Allen sont exquises.

Cependant, on cherche en vain un fil conducteur qui nous prendrait par la main à travers ce Paris fantasmé. On attend des détails, des anecdotes pour mettre en lumière la pertinence de certains accessoires qui semblent être exposés arbitrairement. De ce point de vue, on reste un peu sur sa faim. Mais, on en sort avec l’envie de voir ou revoir certains films et surtout de redécouvrir Paris car, si on a bien compris, l’exposition, bien plus que de représenter Paris, est le prisme à travers lequel le regard américain envisage notre capitale française. Ne reste alors plus qu’à attendre que l’obscurité se fasse sur la capitale, qu’Hollywood éteigne ses projecteurs aveuglants. Et, au détour d’une rue, déambuler dans un Paris non pas rêvé, mais authentique.

Constance D.

 

« Paris vu par Hollywood », Hôtel de Ville de Paris, salle Saint-Jean, 5 rue Lobau. Du 15 septembre au 18 décembre 2012, tous les jours de 10h à 19, sauf dimanches et jours fériés.