Un lumineux week-end à Lyon
ven, 12/16/2016 - 22:16
Du jeudi 8 au dimanche 11 décembre, la ville de Lyon organisait la célèbre Fête des Lumières. L’événement ayant été annulé pour des raisons de sécurité l’année passée, l’édition 2016 était attendue de pied ferme par les habitants de la région, ravis de réinvestir les lieux et de célébrer de nouveau cette fête unique en France.
La Fête des lumières est un événement historique, cher au cœur des Lyonnais. Elle est liée à une tradition religieuse, qui remonte à de nombreux siècles. En 1562, l'église dédiée à Marie, construite dans les hauteurs de Fourvière, fut ravagée par des guerres de religions. Après un long chantier de restauration, elle devint un lieu de prière particulier, symbole de la ville. En 1643, alors que la peste venue du Sud tentait de ravager toute la France, les prières adressées à la Vierge Marie protègèrent la ville contre l’épidémie. Les habitants promettèrent ainsi de revenir chaque 8 septembre adorer la Vierge. Dix ans plus tard, lors d’un concours de sculpture de statues organisé par les autorités religieuses, l’événement prévu le 8 septembre dut être décalé en décembre, à cause d'une crue terrible de la Saône. Le jour prévu, le temps n’était pas au beau fixe non plus, mais finalement le ciel s'est dégagé et, spontanément, les Lyonnais ont disposé des bougies à leurs fenêtres, en guise de remerciement à la Vierge Marie. La nuit tombée, la ville était entièrement illuminée. De ce jour, est née la « Fête des Lumières ».
Depuis 1999, l’événement a pris de l’ampleur et accueille sur quatre jours un public de plus en plus enthousiaste chaque année. Ainsi, le samedi 10 décembre 2016, nous avons arpenté les rues à la tombée de la nuit, armés de notre verre de vin chaud, à la recherche d’effets d’optique projetés sur les façades des immeubles ou des monuments historiques. Avec plus de quarante et une installations et trois parcours proposés, nous avions le choix.
Ingéniosité, détournement et poésie étaient les mots d’ordre de l’édition 2016, dont nous retenons trois œuvres majeures. Tout d’abord, Evolution de Yann Nguema, qui a remporté le Trophée des lumières organisé par France3. Dirigée sur la cathédrale Saint-Jean, la projection proposait un retour dans le temps, montrant l'évolution de l'archtecture de ce batiment depuis sa création jusqu'à nos jours. Transportés par une musique de EZ3kiel, nous étions assistions vraiment à un voyage temporel.
À l’angle d’une rue, nous apercevions au loin des projections lumineuses qui tournaient au rythme d’une musique entraînante. Guidés par notre curiosité, nous y avons découvert une boule de disco géante installée sur une bétonnière. Les passants autour se mettaient à danser au rythme des années 1970, laissant apparaître, à travers les faisceaux lumineux, des sourires radieux.
Cette nuit là, il y avait deux lunes dans le ciel. Une en croissant, petite et naturelle et une autre pleine, projetée sur la colline de Fourvière. L’œuvre de l’artiste Philippe Cotten a gagné le cœur des visiteurs. Elle retraçait l'évolution du ciel, en montrant le cheminement que le soleil effecute en une journée, du crépuscule au coucher du soleil.
Il faudra attendre un an pour voir de nouveau la ville métamorphosée par cet événement. Petit conseil, préparez au préalable votre visite, choisissez le parcours qui vous attire le plus, couvrez vous bien et tentez de ne pas vous perdre dans la foule.
Inès Vercoustre