Une boîte à musique dans Paris !

jeu, 12/06/2012 - 18:13

Comme on ouvre le coffret d'une boîte à musique, on ouvre les portes du Théâtre de l'Aktéon pour une plongée musicale et poétique aux sonorités d'autrefois. Mais, attention, ici les automates ne sont ni des « roues, des files et des poulies » comme le dit la chanson de Francis Bacon, ils sont plus que jamais vivants et pétillants. Ils sont les comédiens chanteurs du quatuor d'Un rien nous fait chanter. En avant les mécaniques polyphoniques !

 
Tous les samedis et dimanches soirs, la boîte à musique fait son apparition
 : tout vêtus de noir et rouge, les automates, Arielle Bailleux (mezzo), Marion Taran (soprane), Clément Gustave (baryton) et Maël Monfort (ténor et piano) reprennent en quatuor, en duo ou en solo des chansons connues ou oubliées. Pour accompagner les voix, piano, flûte traversière, maracas, tambourin et bâton de pluie s'ajoutent à cet univers tantôt sentimental tantôt comique. Les comédiens ne s'imposent pas de fil conducteur pour chanter à tout-va de La Queue du chat des Frères Jacques à La Recette à l'amour fou de Gainsbourg en passant par Boum de Charles Trénet, tout est prétexte à faire des vocalises. Paris, amour, humour, tout les inspire. Ils ne manquent pas une seule occasion pour chanter, danser, imiter ou même improviser.

Pas de limites donc pour ce quatuor vocal délirant qui glane son énergie dans l'humour et la fantaisie. Les pupitres et le pianiste transformé en professeur de musique rappelleront à certains les cours de musique où les élèves se perdent dans les laïus loufoques des enseignants : le pianiste invente la rencontre improbable entre Bach, Pythagore et Archimède. Improvisation éclatante ! Quant aux élèves, disciplinés et sérieux, ils exécutent avec précision les recommandations du professeur et accomplissent leurs exercices sans fausses notes : fugue en fa majeur et métronome activé, les élèves réussissent avec brio et le public est réjoui.

Le jeu du maître et de l'élève terminé, les comédiens chanteurs reviennent à la charge sur des textes truculents puis se déguisent en conteurs de poèmes, rendant entre autres hommage à Baudelaire, ou en conteurs d'histoire avec le texte Hijo de la luna de Jose Mario Cano. Robots, danseurs, musiciens, conteurs, ces automates-là sont des mécaniques authentiques et créatives ! Un rien nous fait chanter, c'est le plaisir de ces petits riens que Paris offre aux curieux, aux touristes, à ceux qui ouvrent des portes... « La boîte à musique va s'arrêter » mais pas avant début février. Prenez donc le temps des petits plaisirs car « il suffit de ces riens pour faire de beaux jours » et de belles soirées...

 FGA

Tous les samedis et dimanches à 18h du 17 novembre 2012 au 3 février 2013, 11, rue du Général Blaise, 75011 Paris, www.akteon.fr