La country-folk nomade de Moriarty

lun, 07/04/2011 - 00:27

 

 Le quintette country-folk franco-américain sort un nouvel album et continue sa tournée nationale et internationale.

Avec Gee Whiz But This Is A Lonesome Town, son premier album certifié disque d'or un an après sa sortie, le quintette franco-américain Moriarty célébrait une country-folk aux ambiances envoûtantes, porté par la voix chaude de Rosemary.

2011 marque le retour du groupe "sans leader et sans directeur" en studio, pour une production atypique: c'est sous son propre label au nom anagrammatique, Air Rytmo, que Moriarty a décidé d'enregistrer The Missing Room. Et parce que le voyage et la scène sont inscrits dans l'ADN du groupe, qui doit son nom au héros d'un roman de Jack Kerouac, le disque s'est construit en tournée, sur la route, de Paris à Tokyo. Au passage, les musiciens ont emporté avec eux un harmonium indien, un accordéon, des guimbardes, ou encore une guitare américaine des années 60. "Le studio lisse, congèle, fige…Une chirurgie esthétique, en quelque sorte! On voulait garder nos aspérités, et c'est pourquoi, après avoir fait vivre et évoluer nos titres sur scène, on a enregistré l'album en une seule prise, sans casques, sans retouche, tous ensemble" confie Rosemary.

Résultat: treize chansons enracinées dans la country, mais qui s'aventurent sur le terrain de l'introspection et de l'onirisme. Un mix de Tom Waits et de Johnny Cash, aux accents voyageurs qui évitent l'exotisme. Sous fond d'averses taïwanaises et d'ambiances western, Moriarty tisse un univers sombre, nomade et mystifiant, où il est question d'illusions et d'amours brisées. L'on croise Isabella, Beasty Jane, Julee Gold's, personnages aux allures d'héroines de polar noir et aux destins tragiques. L'instrumentation, plus électrique que sur le précédent opus, crée des mélodies amples qui se déroulent comme un fil narratif. Rosemary leur apporte des consonances tantôt bluesy tantôt jazzy. "Dans la vie, on a des fonds assez noirs, même si au quotidien on s'amuse bien" confie-t-elle, décrivant une tournée "inespérée", mais "épuisante". Cela méritait bien de poser pour un temps les valises.

 Christelle Granja

Connexion utilisateur