Amadeus


Isabelle.meyer - Posted on 16 janvier 2011

     Amadeus est un film américain de Milos Forman, sorti en 1984. Il retrace la vie de Wolfgang Amadeus Mozart de façon assez romancée et sur une période de dix ans. Il est adapté de la pièce de théâtre éponyme de Peter Shaffer.

     Nous sommes à Vienne en novembre 1823, c'est à ce moment précis que l'histoire commence. Au coeur de la nuit, un vieil homme égaré prononce une étonnante confession : «Pardonne Mozart, pardonne à ton assassin». Ses serviteurs tentent d'ouvrir la porte en le tentant avec des friandises, mais sans succès. Pour toute réponse, ils entendent un cri et trouvent le vieillard baignant dans son sang. Considéré comme fou, il va être conduit dans un asile. Un prêtre va un jour lui rendre visite afin qu’il puisse se confesser. On y apprend alors que cet homme n'est autre que Antonio Salieri, jadis musicien réputé et compositeur à la cour. Il serait accusé d'avoir empoisonné Mozart mais Salieri n'apporte aucune réponse lorsque le prêtre tente d'en savoir plus à ce sujet. Salieri se met alors à jouer quelques extraits de ses oeuvres, mais le prêtre ne les connaît absolument pas. Cependant, dès les premières notes de la «Petite musique de nuit», le prêtre se lève, son visage s'illumine et il se met à chanter en affirmant qu'il connaît. Salieri va alors commencer son récit, il va y avoir un retour en arrière et nous allons vivre dix années de la vie de Mozart à travers ses souvenirs et en adoptant le point de vue de Salieri.

     Dès l'enfance, Salieri (interprété par F. Murray Abraham) s'est voué corps et âme au service de Dieu, lui promettant chasteté en échange de la gloire éternelle. Il entend parler d'un jeune garçonnet du nom de Wolfgang Amadeus Mozart (interprété par Tom Hulce) qui est guidé à travers toute l'Europe par son père et qui débute une prodigieuse carrière musicale. Le père de Salieri va mourir au même moment et le jeune garçon va considérer cette mort comme un miracle, cela va lui permettre de démarrer une carrière musicale et de se faire nommer compositeur de la Cour de l'empereur Joseph II. Sa vie va cependant basculer en 1781, lorsqu'un un jeune homme, précédé d'une flatteuse réputation, et du nom de Wolfgang Amadeus Mozart, arrive à Vienne, la capitale des musiciens. Salieri ne trouve rien d'exceptionnel à ses propres compositions mais il est émerveillé et subjugué par celles de Mozart, qui excelle dans tout ce qu'il compose. Pour lui, cela ne fait aucun doute, Mozart retranscrit sa musique sous la dictée de Dieu. Il a alors l'impression d'avoir été trahi et abandonné par Dieu, pour qui il a tout sacrifié et qui aurait logé le génie dans Mozart, un personnage au mode de vie plus que contestable. On peut d'ailleurs noter que le prénom de Amadeus signifie « aimé de Dieu ». On assiste alors à une sorte de «bataille» entre le génie et le médiocre.

Le film retrace la vie de Mozart en passant par son mariage avec Constance Weber qu'il épousa en 1782, ses moments de gloire mais aussi ses déboires tels que son endettement, son penchant pour les fêtes et l'alcool et bien sûr la commande du Requiem par l'homme masqué. C'est le point culminant du film, Mozart est au seuil de la mort et il dicte à Salieri les notes de son requiem. Les personnages de Mozart et Salieri ont donc considérablement évolué, ils sont passés du statut d’«ennemis» au statut d’«amis», voire même d’«associés». Mozart mourra avant d'achever son requiem. On pourrait interpréter la composition de ce requiem comme une prémonition de sa mort prochaine.

Les dernières images du film sont celles de Salieri que l'on ramène à sa cellule. On lui propose des friandises comme à un vieil homme gâteux, mais le spectateur peut éprouver de la pitié pour Salieri, il se rend compte que ce dernier n'est pas fou et n'a rien à faire dans l'asile en comparaison des autres patients. Le rire de Mozart clôt la fin du film, comme s'il était toujours vivant tel un «immortel», aussi bien dans l'histoire que dans l'esprit de Salieri. On peut aussi l'interpréter comme le rire de Dieu devant tant de médiocrité et d'hypocrisie.

     Le film n'est cependant pas une réelle biographie de Mozart. On peut remarquer de nombreuses inexactitudes historiques, comme par exemple le fait que Mozart n'a jamais dirigé un orchestre, la trop grande importance de Salieri, le fait que les extraits de La flûte enchantée et de L'enlèvement au sérail soient chantés en anglais au lieu de l'allemand. La plus grande inexactitude étant que la composition du requiem ne s'est pas faite avec l'aide de Salieri : c'est l’un des élèves de Mozart, sous l'ordre de Constance,  qui l'a achevé. La réponse à la question de l'empoisonnement n'est pas apportée, mais c’était peut-être une rumeur non fondée.

     Le film a été couronné par huit Oscars, notamment celui du meilleur acteur, du meilleur film et du meilleur réalisateur. Déjà considéré comme un classique à sa sortie, le temps lui a donné raison, le film reste incontournable.

     J'ai dû voir ce film pour la première fois durant mes années de collège, probablement en cinquième et malgré mon jeune âge, je l'avais déjà beaucoup apprécié. Aujourd'hui, je suis confortée dans l'idée qu'il s'agit du chef-d’œuvre incontournable de Milos Forman, c'est un plaisir aussi bien pour les yeux que pour les oreilles, et ce grâce à sa musique géniale, à ses décors somptueux, à ses costumes et à ses acteurs au jeu pour le moins remarquable.