Banksy se dévoile peu à peu, le voilà réalisateur.


lorene.chaignet - Posted on 08 décembre 2011

 



L’art a toujours été une source de questions, mais cette fois-ci ce sont des réponses que Banksy tend à nous donner. Les spécialistes disent que l’on ne peut le définir, alors posez la question au plus grand street artiste et il vous répondra : Faites le mur ! C’est son premier film, sorti en décembre 2010, avec en titre original « Exit through The Gift Shop ».<?xml:namespace prefix = o />


Banksy, est un artiste de rue anglais, symbole du street art. Il préserve son anonymat en se représentant sous la forme d’animal. Il n’est qu’une race, mais son identité, elle ne se dévoile qu’à travers ses œuvres. Il a réussi à se faire un nom parmi les plus grands et pourtant, que représente réellement le nom « Banksy » ? Un rat, taggué dans les ruelles d’Angleterre, de Paris et de New-York. Un animal nocif, et pourtant toujours présent, partout, tout le temps. Le personnage est tellement paradoxal. Il est idolâtré par son public et pourtant, il reste un virus pour la société.




 


Et voilà, qu’après avoir peint au pochoir sur le mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens une petite fille emportée dans le ciel par des ballons, après avoir remplacé
<?xml:namespace prefix = st1 />la reine Elizabeth II d’Angleterre par Lady Diana sur les billets de dix livres (et les avoir mis en circulation), et aussi avoir mis son identité en enchère sur eBay, Banksy frappe un nouveau coup. Cette fois-ci, il utilise un autre media, la vidéo. Soit, comment propager rapidement ses idées dans notre monde moderne.  

 




« Faites le mur ! » devait s’appeler à l’origine « Comment vendre de la m… à des c… ». Dans ce « documenteur », mélange entre comédie, documentaire et canular, Banksy conte l’ascension de Thierry Guetta. Un français installé à Los Angeles, marchant de fripes accro à sa caméra. Il découvre grâce à son cousin, l’artiste Space Invader (papa des pacman que l’on retrouve dans les rues de Paris et New-York), le monde du street art. Un monde invisible, sans loi, qui cohabite pourtant avec le notre. Ainsi il va suivre ces artistes clandestins, qui l’acceptent implicitement au titre d’archiviste de leurs œuvres. Puis, il réussit à prendre contact avec Banksy, le seul street artiste qui manque à son palmarès. Alors débute la mutation finale de Guetta, il va parvenir à devenir un artiste reconnu sous le nom de Mr. Brainwash  malgré un talent très discutable …


 


Dissimulé derrière un masque et une voie modifiée, Banksy joue son propre personnage. Avec un montage des vidéos de Thierry Guetta, il nous donne accès à son entrepôt, à certaines installations, à sa méthode de travail. Comment met-il en scène ses installations ? Quels sont ses relations avec le monde extérieur : la justice, son public ? Banksy se dévoile peu à peu, jouant le second rôle pendant que Thierry Guetta, lui, évolue dans son rôle d’antihéros.


 


Banksy expose ses opinions avec un humour qui lui ressemble, toujours dérisoire, parfois sarcastique.


 



 


Le film nous amène à nous demander : qu’est-ce que l’art ? La fameuse question à laquelle Banksy répond en prenant pour exemple Mr. Brainwash.  En effet, Guetta est-il un véritable artiste ou seulement une grande farce insérée dans le monde de l’art de manière brillante par son créateur ?  Un canular qui pourtant, expose « les » questions sur l’art du XXIème siècle : Parle t-on d’un monde de l’art ou d’un monde du marché ?  Qu’est-ce qui fait la valeur d’une œuvre ? Sa côte financière ou sa valeur esthétique ? Lorsque Mr. Brainwash lance au journaliste « Andy Warhol est mort, moi je suis là », le rire est amer. Le melon ?  Non … pas du tout.


 


En sortant de la salle de cinéma, c’est le grand débat, les esprits sont échauffés, on est outré. On revendique tout : l’économie, l’art, la politique : on cherche un coupable.


 


Alors on se dit que c’est l’argent qui finit toujours par tout gâcher. Voila que maintenant, les billets verts s’en prennent à l’art sorti des caniveaux.


Dix minutes après les éclats de paroles et le débat, on en rigole. On se dit que Banksy est fort …. Très fort !


 


 


Lorène Chaignet, L1 Humanité classique, art et patrimoine.