Camille, une artiste sur tous les plans
Camille est inclassable. Camille est une grande enfant. Camille est une artiste inventive comme on en voit peu. A chaque nouvel album, cette chanteuse auteur-compositeur française se renouvelle, se cherche et finalement évolue. Ilo veyou, sorti en 2011, est ainsi l’album le plus juste, le plus touchant, le plus brut et travaillé à la fois. Elle s’inspire de toutes sortes de traditions musicales et nous offre des morceaux originaux, simples qui finalement se démarquent un peu de la Camille déjantée qu’on connait. Elle est retournée aux sources de la musique et ça lui va très bien : elle a trouvé ses marques. Ilo veyou constitue un tout où chaque titre est efficace. Pour autant, on ne peut nier la magie qu’exercent aussi ses anciens albums, plus expérimentaux, plus éparpillés.
Le sac des filles (2002), touchant, mélangeait génie et maladresse. Camille nous dévoilait sa voix au timbre particulier et à la tessiture remarquable. Certaines chansons (Paris ; 1,2,3) annoncent son génie, d’autres deviendront des hits radio (Les ex, Le sac des filles). Mais elle ne se démarque pas beaucoup de toutes ces artistes à voix de la chanson française. Le fil (2005) propulse Camille sur le devant de la scène : elle rencontre un énorme succès, mais surtout acquiert un nouveau statut : elle est une artiste à part entière, et même originale. Ce deuxième album incarne son passage dans un autre Monde : ce véritable album-concept où les morceaux sont tous liés par une note tenue, à l’image d’un fil, se démarque du premier album, où elle ne prenait pas ce genre de risques. Mais c’est avec Music Hole (2008) que naît le véritable concept du concert-spectacle. Habillée de noir et orange comme sur la couverture de l’album, Camille détourne le traditionnel concert de musique. Et c’est là que se déploie tout le génie de cette artiste.
Ces dernières années, Camille a travaillé la cohérence de ses spectacles avec son Monde et l’atmosphère de chaque album. Elle fait preuve d’un effort de mise en scène pour raconter chaque histoire. La lumière, les décors, la participation du public, la répartition des musiciens sur la scène, les tenues et accessoires, tout est pensé pour obtenir une certaine ambiance. Cela ne l’empêche pas d’être à l’écoute d’un public différent à chaque fois et de pouvoir jouer des circonstances, des aléas du direct