Critique Sherlock Holmes 2010 Guy Ritchie
Sherlock Holmes
Lors de sa visite promotionnelle à Paris,Guy Ritchie,le célèbre réalisateur de blockbusters américain dépoussière le mythe du célèbre héros en annonçant au Figaro “Sherlock Holmes est un rebelle”
Dans ce nouvel opus,le personnage de Conan Doyle se retrouve une nouvelle fois en compagnie de son éternel compagnon “l'élémentaire Mister Watson” pour résoudre une enquète des plus sombres sur un certain Lord Blackwood qui allie à la fois forces obscures et criminalité.Même si le héros garde son intemporel génie,sa manière de gérer une enquète est loin d'être habituelle ! C'est un homme provoquant que l'on retrouve,un homme capable de se faire passer pour un criminel pour mêttre la lumière sur la vérité.Fini le Sherlock Holmes distingué,menant une vie impéccable à l'image de ses enquètes.ici,c'est un personnage loufoque,accro à toutes sortes de drogues et d'expériences, jonglant également entre alcool et combats organisés qui nous est dépeint.Mais n'allez pas croire que c'est une volonté de mordernisme de la part de Guy Ritchie,bien au contraire on pourrait dire que c'est une adaptation fidèle aux romans de Doyle,où le héros éponyme était négligé et expert en arts martiaux.L'auteur aura dit pour éclairer son choix “Je crois que la banalité est tres anormale”
Les procédés cinématographiques mettent d'ailleurs en valeur cette vision d'Holmes: l'utilisation courante de ralentissements et d'accélérations montre,par exemple,que sa capacité de déduction est d'une incroyable rapidité,surtout quand il faut se battre avec ses adversaires.Sherlock Holmes est un homme capable de controler n'importe qui avec brio,même ceux qui paraissent pouvoir le surpasser,mais semble lui même indomptable.La musique d'Hans Zimmer retranscrit avec une grande finesse ce caractère à l'aide d'instruments à cordes frottées comme le violons.Le personnage a son propre thème avec beaucoup de répétitions à un rythme éffréné dans des tonalités appuyées par des sons graves.A l'inverse de ces procédés voulant surtout faire ressortir ce qui est inhabituel, ce qui sort du lot, on en retrouve d'autres beaucoup plus classiques cherchant surtout à retranscrire parfaitement une époque.On est entrainé avec plaisir dans un Londres en pleine industrialisation grâce à des mouvements panoramiques,des travellings du célèbre pont de Londres en construction ou encore grâce aux tenues tres bien respéctées du XVIIIeme siècle.L'intringue est originale,troublante et l'utilisation des procédés cinématographiques est à l'image de Sherlock Holmes,pleine de finesse et de génie , on pourrait alors croire qu'il ne manque rien à ce film pour en faire un grand succès
Mais le dernier,et pas des moindre,grand atout du film de Guy Ritchie,est l'excellent jeu de chacun des acteurs principaux.Robert Downey Junior tout d'abord,sait parfaitement jouer le paradoxe d'Holmes, celui d'un homme arrogant,maitre de son art et à la fois tourmenté.C'est un homme charismatique mais en même temps fragile et attachant.Pour la premiere fois,on ouvre au spectateur l'acces à sa vie privée.Tout au long du film Sherlock Holmes essai de trouver des pièces à convictions mettant en tort celle qui va lui “prendre son Watson” et il tente également de résoudre l'énigme qu'est à elle seule Irène Ader,une voleuse dont il paraît être follement amoureux.Rachel McAdams réussit à travers ce duo d'acteurs à imposer son jeu plein de malice et sait être subtile et pleine de surprise quant à ses intentions et ses sentiments.Quant à Jude Law,il modernise énormément ce cher Watson traditionnellement bedonnant,avec l'importance secondaire du personnage adjuvant;ici Watson a également son lot d'intringue il est indépendant face à Holmes.C'est un gentleman séduisant,ancien soldat et fiancé que nous retrouvons.On pourrait même dire dans cette adaptation que c'est Holmes qui est ridiculisé face à lui.Ce qui fait la force et le changement,c'est la création de ce duo cette fois sur un pied d'égalité,comme un duo de superhéros.
Guy Ritchie réunit tous les éléments essentiels pour nous captiver.Pas convaincu? Alors à vous de mener l'enquète
Doriane Boudet