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bortolussi - Posted on 04 décembre 2009
Thirst est le dernier film de Park Chan-wook, réalisateur de la trilogie sur la vengeance (voir l'article de Sarah Rashidian du 8 février 2009, http://blogshumanites.u-paris10.fr/blog/cinéma-coréen). Sang-hyun (joué par Song Kang-ho) est un jeune prêtre aimé et respecté de tous qui se porte volontaire pour tester un nouveau vaccin. Il se rend alors en France pour essayer de combattre cette nouvelle maladie infectieuse : le FIV. Cependant le test échoue et Sang-hyun est alors contaminé. Or, contre toute attente, ce prêtre coréen s'en sort miraculeusement et rentre chez lui. Cette nouvelle se répand et de plus en plus de personnes viennent le solliciter afin de recevoir sa bénédiction. C'est ainsi qu'il retrouve Kang-woo (Shin Ha-Kyun) un ami d'enfance et sa femme Tae-Joo (Kim Ok-bin). Dès le premier regard il est attiré par elle. Mais alors qu'il est en plein tourments, sa santé décline brusquement : il se met à tousser, à cracher du sang et meurt finalement d'épuisement. Toutefois, le lendemain il revient à la vie et il n'est plus exactement le même qu'avant : il est devenu un vampire. Un vampire ... oui ça sent le déjà vu. Avec tous ces livres et films sur ces créatures mystiques de la nuit, on pourrait facilement dire : stop ! En effet cette « vague Twilight » est toujours d'actualité puisqu'il y a en ce moment la sortie du deuxième volet au cinéma et en début de ce mois-ci on a pu observer la sortie du dernier tome de la saga « BlueBlood » (Les Vampires de Manhattan) de Melissa De La Cruz. Les suceurs de sang que sont les vampires fascinent maintenant de plus en plus et intéresse un lectorat plus juvénile. Un sondage réalisé auprès des parents par le quotidien Le Parisien révèle que dès l'âge de dix ans les enfants lisaient la saga Fascination. Les vampires sont donc à la dernière mode comme en témoigne la diversité d'oeuvres proposées sur ce sujet. Toutefois le vampire que nous pouvons observer dans ce film est différent. Nous sommes loin du vampire qui brille comme des diamants à la lumière du soleil, nous revenons aux origines : le soleil c'est chaud et ça brûle les vampires. De plus, la créature de Park Chan-wook est un jeune adulte et non pas un adolescent ; ainsi cet être mystique ne rencontre pas les mêmes problèmes et interrogations. Dans cette oeuvre classée « érotico-gore », on va parler de séduction, de sexualité mais aussi du regard de la société sur les marginaux incarnés par le statut de prêtre et l'image de la femme au foyer soumise à son mari mais aussi ensuite les marginaux que sont les êtres différents comme les vampires. En effet malgré leur différence évidente, ils essaient tout de même de vivre une vie quotidienne relativement « normale » (ce qui m'a particulièrement impressionné). En réalité ce sont des thèmes qui malgré un contexte irréel et mythique, sont toujours d'actualité et peuvent se transmettre à tout le monde. Je vous conseille donc de consacrer un peu (2h13) de votre temps afin d'élargir votre vision des vampires (qui pourrait s'arrêter à la « Bit-lit » adolescente) et même de découvrir un nouveau genre de buveur de sang. On pourrait se demander si ces différences de points de vue sur ces mêmes créatures sont la traduction de différences géographiques et culturelles ? Ou bien de différences budgétaires ? Ou bien n'est-ce pas seulement l'apport du talent d'un réalisateur sachant conduire ses acteurs qui lui permet d'obtenir un chef-d'oeuvre ?
Emilie Delage L1 Humanités