We might not want to go away with them...
« AWAY WE GO », de Sam Mendès (6/10)
(Sortie le 4 novembre 2009)
Burt (John Krasinski) et Verona (Maya Rudolphe) vont avoir un enfant. Ils décident de quitter la ville de province où ils avaient emménagé pour être près des parents de Burt, car ces derniers déménagent en Belgique. La solution pour trouver le meilleur endroit pour élever son enfant ? Un voyage à la rencontre de nouvelles destinations, familles et amis. Chaque rencontre va leur apporter un exemple de ce qu’il faut faire ou ne pas faire avec ses enfants… Un voyage plein de surprises !
Le concept est connu : un voyage plein de rencontres enrichissantes, où l’on en apprend un peu plus sur soi-même. Selon l’imagination du réalisateur, c’est un thème qui promet ! On l’a vu, entre autres, dans « Cold Mountain » (Anthony Minghella) et, récemment, dans « Into the Wild » (Sean Penn), qui a conquis des milliers de personnes. Bien sûr, dans « Cold Mountain », le voyage est quelque peu forcé et n’est pas un but en soi, car il y a une destination. Dans « Into the Wild », c’est une initiative personnelle avec un but bien précis : goûter à la liberté, se retrouver en communion avec la nature, se retrouver seul avec soi-même. Dans « Away we go », on ne retrouve pas l’intensité de « Cold Mountain » et « Into the Wild », où le personnage principal est triste et désespéré ; nous sommes dans un tout autre registre.
Ce film est assez joyeux, bien plus joyeux en tout cas que « American Beauty » et « Revolutionary Road », avec lesquels Sam Mendès nous a bien sapé le moral. Il comporte plus de répliques comiques que de séquences émotion. D’ailleurs, certaines répliques sont réellement bien trouvées, et c’est ce qui m’a le plus plu dans le film. Certaines situations sont aussi vraiment étonnantes ! Quant aux séquences émotion, il y en a un peu trop et elles sont assez énervantes, car il n’y a jamais de vrais problèmes soulevés. Il y a eu « Are we Fuck-ups ? » (traduit par « Est-ce qu’on a la loose ? ») et quelque chose du genre « Nobody loves like we love each other, right ? » (traduit par « Personne ne s’aime comme on s’aime, pas vrai ? »). Donc voici les deux problèmes majeurs de Burt et Verona : sont-ils des loosers et, parmi les 6 milliards et quelque de gens sur terre, gagnent-ils le concours de l’amour le plus fou? C’est charmant, certes, mais ce n’est pas transcendant : on reste sur sa faim. On a l’impression qu’ils n’apprennent pas grand-chose, qu’ils ont juste été spectateurs, témoin du mode de vie délirant de plusieurs personnes et que cela s’arrête là. On en veut plus !
Ce qui est beau, en revanche, c’est leur relation, leur complicité. On a vu dans « Revolutionary road » un amour brisé, qui souffre énormément. Ici, au contraire, on est face à un amour pur, à des gens qui s’aiment à mourir, et cela se voit ! On apprécie également le fait que Sam Mendès ait choisit des acteurs peu connus. On a vu Maya Rudolphe dernièrement dans « Idiocracy », un film qui fait mal, psychologiquement et physiquement. Quant à John Krasinski, il s’est surtout fait connaître dans la série très populaire « The Office ».
Bref, un film qui vous fera beaucoup rire et passer un assez bon moment, sans pour autant vous combler …
Sarah Rashidian (L3 Humanités)