« J'ai plein de choses que je n'aurais jamais espéré avoir avant... »

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Beaucoup de jeunes sportifs professionnels arrivent à vivre de leur passion tout en menant une vie normale, et ce indépendamment de leur origine sociale. On a tendance à avoir une vision faussée des sportifs professionnels, notamment à cause de l'image véhiculée par le monde footballistique, un monde démesuré et hors du commun. La plupart des autres sports ne donnent le privilège d'un confort salarial qu'aux meilleurs joueurs de leur discipline. Et les autres vivent de façon convenable, sans manquer de rien, tout en ayant un mode de vie qui se rapproche beaucoup de celui d'une personne quelconque. Il s'agit, à travers deux articles consacrés à Horacio d'Almeida, jeune joueur professionnel de volley-ball évoluant depuis 2007 au club Asnières Volley 92 (Pro B) en tant que central, de mettre en perspective la « véritable » vie des sportifs, loin des strass et des paillettes présentées par les footballeurs. Issu d'un milieu modeste, Horacio est l'incarnation du jeune de banlieue qui a réussi grâce à ses ambitions sportives et malgré les difficultés que son milieu a pu lui imposer. Son interview nous permet, dans ce permier article, de mettre en avant le parcours d'un sportif de haut-niveau, ainsi que ses conditions de vie au quotidien. Son expérience du niveau de la Pro A constitue une approche particulière de son parcours. Portrait.



NOM : D'Almeida
PRENOM : Horacio
NE LE : 11-06-88
POSTE : Central
TAILLE : 2,00 m


 


Comment cette passion pour le volley t'es venue?
J'ai commencé à faire du football à l'âge de 6-7 ans. Puis je me suis mis au volley à l'âge de 9-10 ans. J'ai eu la chance d'entrer dans une classe-volley au collège, ce qui m'a permis d'apprécier ce sport et d'évoluer avec mes amis. J'ai pratiqué du ping-pong et du volley en UNSS, et c'est le volley que j'ai choisi au final, même si j'avais déjà été sujet à moqueries parfois. Ce n'est qu'à 17-18 ans que j'ai voulu faire du volley en tant que professionnel.


Tu es parti d'Asnières pour aller à Beauvais, et c'est là que tu as eu le déclic...
Oui, je suis donc parti de mon club formateur pour aller à Beauvais pendant un an (saison 2006-2007), où j'étais une sorte d'apprenti. C'était une offre intéressante puisque j'étais près de Paris, dans un club évoluant en Pro A. Je n'ai pas joué de matchs, mais j'ai pu progresser en étant entouré de joueurs expérimentés. Je suis ensuite revenu à Asnières avec cette envie d'en faire mon métier. Mais ce n'est que depuis cette année que je joue vraiment en tant que professionnel, car l'année dernière je me suis blessé gravement, et je n'ai donc pas pu être titularisé.


Qu'est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es pro?
J'ai un appartement, j'arrive à vivre de ma passion, j'ai plein de choses que je n'aurais jamais espéré avoir avant. Je ne suis pas affecté tant que ça par les déplacements, il n'y a que le week-end, puisqu'on joue tous les samedis soir, mais j'arrive à gérer tout ça.


As-tu l'impression de te reconnaître lorsque tu vois le style de vie des joueurs professionnels d'autres sports tels que le football ou le rugby?
Pas du tout. La seule chose qui me rapproche d'eux c'est l'hygiène de vie qui est imposée aux sportifs de haut niveau, une hygiène de vie qui doit être irréprochable. Sinon, je ne me sens pas du tout proche de leur quotidien.


Tu as connu le haut niveau avec Beauvais. As-tu remarqué des différences notables entre la pro A et la pro B?
Oui, c'est très différent. En pro A, les clubs veulent former la meilleure équipe possible, et  ils investissent beaucoup pour faire venir de grands joueurs, alors qu'en pro B il n'y a que quelques équipes qui se disputent la première place pour monter en ligue supérieure. La pression n'est donc pas la même. Quand tu es un joueur de pro A, le volley c'est vraiment ton métier, et la plupart ont de gros salaires, ce qui contraste beaucoup avec la pro B.


Tu gagnes apparemment bien ta vie. Peux-tu me donner une fourchette de ton salaire mensuel?
Entre 1300 et 1700 €.


As-tu un joueur de volley de référence, ou même un sportif pour qui tu éprouves beaucoup d'admiration?
Je m'inspire beaucoup du central de l'équipe de Poitiers, Oliver Kieffer, qui évolue également en équipe de France. Mon idole... Ronaldo (le brésilien).


Le volley est un sport peu médiatisé. Quelle est ton opinion sur la question?
C'est dommage. Le problème est que c'est le cas pour d'autres sports, comme le handball, alors que les équipes françaises ont un bon niveau. Le volley est, derrière le football, le sport qui compte le plus de licences, notamment parce qu'il existe des variantes (le beach-volley par exemple), mais également parce que dans les pays de l'Est, surtout en Russie, et en Italie, c'est un sport très populaire. En Italie, le volley est autant reconnu que le football.