« Pendant les matchs, je deviens un grand compétiteur... »
Le volley est un sport peu regardé. Il a pourtant une place privilégiée dans la formation sportive scolaire. De ce fait, il est intéressant de voir que ce sport est, contrairement à ce que l'on a comme souvenirs d'enfance, une discipline très technique et complexe. C'est, encore une fois, à travers le regard d'Horacio que nous allons tenter de mettre en lumière ce milieu peu reconnu, mais qui comporte pourtant beaucoup de talents et d'avenir devant lui. Il nous dévoilera dans ce deuxième article l'aspect purement technique de son métier, et nous parlera plus particulièrement du championnat dans lequel il évolue, à savoir la ligue B (ou Pro B).
En quoi consiste ton poste, à savoir le poste de central?
C'est un poste qui demande beaucoup de concentration car le central est censé avoir une bonne lecture du match. Cela demande beaucoup de technique, d'anticipation et d'attention. Il est un joueur clé de l'équipe dans le sens où il doit anticiper chaque action adverse rapidement et efficacement. Son rôle est porté sur la défense, essentiellement sur le blocage (=empêcher le ballon de passer dans son camp en faisant tomber le ballon dans le terrain adverse par une opposition des mains au niveau du filet). Mais le central peut aussi attaquer. Le central est décisif dans l'équipe, car très souvent on reconnaît une grande équipe du fait qu'elle a un bon central. Les meilleures équipes du monde sont celles qui ont de très bons centraux.
Quel est ton plus gros défaut ainsi que ta plus grande qualité en tant que joueur?
Je suis un gros fainéant (rires)... J'ai la flemme d'aller chercher les balles. Par contre, je fais tout pour gagner, j'ai horreur de perdre. Je suis totalement différent pendant les entraînements, où je suis plutôt penché vers mon défaut, et pendant les matchs, où je deviens un grand compétiteur.
Comment se passe la préparation d'un match?
La préparation commence par les entraînements, du lundi au vendredi, où l'on commence par un échauffement en faisant des tours de terrain. Puis il y a plusieurs types d'exercices durant chaque séance : l'attaque-défense pendant vingt minutes, qui se joue à un contre un où l'un attaque par des smashs et l'autre défend en réceptionnant. On fait ensuite des quatre contre quatre, où l'on attaque au niveau de la ligne des trois mètres avec un passeur au filet, ce qui nous permet de se régler physiquement, prendre nos repères, pendant environ trente minutes. Après, on fait du bloc à deux, pour empêcher les attaques et permettre à la défense de mieux s'organiser à l'arrière. Par la suite, on en vient à faire un six contre six avec des thèmes. Enfin, l'entrainement se termine par les services-réception. L'autre phase de préparation d'un match se fait avec des séances vidéos, pour analyser le jeu adverse, et les plans de matchs. Je m'organise ensuite en fonction de tout ça.
Parlons un peu de ton équipe, Asnières... Vos deux derniers matchs (Cambrai et Dunkerque) (*) étaient à votre portée puisque vous meniez deux sets à zéro, mais vous avez finalement perdu ces matchs, comment l'expliques-tu?
C'est le manque de combativité au troisième set. Il y a beaucoup de relâchement à ce moment-là, car on n'entame pas le troisième set comme les deux autres, c'est-à-dire avec la peur et la crainte. Jusqu'à maintenant, on a fait trois matchs avec ce scénario, alors qu'on est censé gagner à l'aise. Tout le monde prend conscience de cela, on sait qu'il faut se reprendre en main. On ne peut en vouloir qu'à nous-même.
Penses-tu que ton équipe a les moyens de repasser en pro A?
Oui, bien sûr, mais on a mal commencé la saison. Notre plus gros défaut, c'est le mental. Il faut donc travailler ça et mettre en avant notre principale qualité, à savoir l'attaque. Il faudrait que les premier et deuxième fassent des erreurs pour espérer jouer la pro A. Mais Asnières ne pourra pas forcément assurer financièrement en cas de montée.
Et l'ambiance dans le groupe?
On s'entend tous très bien, on fait la fête ensemble, notamment parce que le groupe est assez jeune. Il n'y a que trois personnes un peu plus âgées, mais ça se passe bien avec eux aussi. L'essentiel c'est qu'il n'y a pas de tensions. C'est très important car, il y a deux ans (saison 2007-2008), le groupe de l'époque était en pro A mais ne s'entendait pas, ce qui fait qu'on se « pourrissait » mutuellement, et on a fini par descendre en pro B. Pourtant, les joueurs de cette promotion ont fini par rejoindre des grands clubs actuels de pro A, ce qui montre que la bonne cohésion du groupe est primordiale.
Quelle est la meilleure équipe française de volley, actuellement?
Tours, parce qu'ils sont premiers. Mais c'est surtout aux matchs retours que l'on voit les capacités des équipes, et très souvent Paris fait la différence en deuxième partie de saison.
Et sur le plan international?
La meilleure équipe mondiale est sans conteste le Brésil. Ils sont vraiment impressionnants. Après, au niveau européen, je dirai que l'Italie est très probalement la plus forte.
Tes ambitions pour 2010?
De progresser, être meilleur que cette année, surtout que je reviens de blessure. J'ai beaucoup d'ambitions personnelles, quite à partir à l'étranger d'ici deux ou trois ans. Je pense notamment à l'Italie, un des plus gros championnats avec la Russie.
(*) l'interview ayant eu lieu le 29-12-09, la victoire contre Saint-Nazaire du 09-01-10 n'entre pas en compte.