Nowhere BoyAlors que l'on aurait fêté le soixante-dixième anniversaire de John Lennon, la réalisatrice anglaise Sam Taylor Wood décide de consacrer un biopic à l'adolescence du futur Beatles. Nowhere Boy raconte la crise identitaire d'un adolescent qui vit dans une Angleterre des années 50 qui se remet péniblement de la Seconde Guerre mondiale. Tiraillé entre une mère instable, frivole et superficielle (Anne Marie Duff) et sa tante Mimi (Kristin Scott Thomas), femme intelligente et sensible, John (Aaron Johnson) trouvera dans le rock'n'roll un exutoire à sa colère. Si le scénario de Matt Greenhalg est d'une grande qualité, on peut néanmoins s'étonner du parti pris esthétique de la réalisatrice qui nous propose un long-métrage de forme très classique, contrastant ainsi avec l'adolescence mouvementée de la future icône. Concentrée sur sa jeunesse à Liverpool, l’adolescence ainsi filmée de John devient presque une caricature puérile. On aurait aimé que la réalisatrice développe davantage les perspectives musicales de John et délaisse par moments un sentimentalisme parfois trop présent. La réalisatrice, trop complaisante, oublie de nous faire vibrer avec les prémices du rock'n'roll en nous présentant une Å“uvre sans risque et fade.


Les amoureux des Beatles seront tristes de ne pas entendre et voir davantage leur musique mais c’est surtout les fans de John Lennon qui seront amèrement déçus. La mode du cinéma d’aujourd’hui est de faire revivre les icônes du passé. John Lennon n’y échappe pas, dommage.


 

Ilhem El Aidaoui et Jules Le Fèvre 

 

 


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