L’affaire Wal-Mart : du jamais vu en matière de discrimination au travail
Un million et demi, voilà le nombre de femmes qui estiment avoir fait l’objet d’une politique discriminatoire de la part de leur employeur, l’entreprise Wal-Mart. Wal-Mart n’est pas n’importe quel employeur, c’est le plus important des États-Unis et serait aussi le plus large employeur privé au monde[1]. Cette “class-action” a fait couler beaucoup d’encre et s’est retrouvée devant la Cour Suprême Américaine alors même qu’il n’y avait pas eu d’examen de l’affaire au fond. La Cour Suprême s’est prononcée sur deux questions concernant la certification de la classe. C’est la plus importante affaire de discrimination au travail de l’histoire des Etats-Unis. L’affaire a été portée devant la « District Court for the Northern District of California » en 2001. Cette dernière a estimé que la classe pouvait être certifiée. La certification de la classe est une procédure qui ne fait pas l’examen de la demande sur le fond mais qui requière que certaines conditions soient remplies pour que la class action soit recevable. Wal-Mart a donc fait appel de cette décision. La cour d’appel après avoir jugé l’affaire, l’a rejugée cette fois « en banc » (formation plénière)[2]. Nous allons ici étudier cette dernière décision de la Cour d’appel et voir qu’elle a été la solution avancée par la Cour Suprême. Cette décision de la Cour Suprême est importante car elle influencera non seulement la résolution de l’affaire Wal-Mart mais aussi le futur des class-actions. Cet article mettra en avant les difficultés de la certification d’une telle classe et comparera le système de la charge de la preuve en matière de discrimination au travail, en France et aux Etats-Unis.