Les désastres écologiques provoqués par les navires Prestige ou encore Erika ont, par leur ampleur, créé une situation inédite quant à l’établissement des responsabilités civiles et pénales. Dans le cas du Prestige, ce n’est que le 14 janvier 2016 que la Cour suprême de Madrid se penchera sur l’affaire en vue d’indemniser au maximum les nombreuses victimes. Tout comme les juges français, quelques années avant, par une décision de la Cour de cassation en 2012, les juges espagnols seront confrontés à la difficulté d’établir les responsabilités pénales et civiles, en sachant que jusqu’alors le droit maritime prévoyait de nombreuses exceptions, permettant un véritable dédouanement institutionnel de responsabilité dans certains cas, faisant penser à l’adage « responsable mais pas coupable ».