Pablo Larraín n’a jamais cherché à ménager son spectateur. Avec Ema, plus que jamais, il sape nos rapports installés à la narration pour mieux interroger nos normes et nos convictions. Ema apparaît ainsi comme un véritable manifeste esthétique et éthique au sein de la filmographie du réalisateur chilien. Si au premier abord le film semble délaisser une veine historique pour une histoire plus intime, il fait malgré tout se croiser la question nationale chilienne de No (2012), le portrait de femme de Jackie (2017) et le questionnement sur la place de l’artiste de Neruda (2016).