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Julio Médem est d'origine espagnole. Après avoir été encensé par la critique en 1999 avec son film Los amantes del círculo polar, qui réussissait l'exploit de raconter une belle et longue histoire d'amour sans tomber dans la mièvrerie romantique, le scénariste et réalisateur quitte en 2002 le registre des amours d'enfance et nous conte avec Lucía y el sexo, au titre plutôt équivoque, une histoire plus adulte tournée vers le thème de la sexualité et de la tragédie.

Lorenzo est écrivain et habite Madrid. En mal d'inspiration, il n'a écrit qu'un seul roman et est depuis à la recherche d'un sujet pour son second. C'est néanmoins grâce à son métier qu'il rencontrera Lucía, une admiratrice. Le charme des premières années opère et le couple se découvre très vite à travers sa sexualité.
Cependant, un événement se produit, qui va changer la vie de Lucía à tout jamais : Lorenzo meurt accidentellement à la suite d'une dépression, dont elle n'avait jamais vraiment déterminé la raison. Poussée par le chagrin et le besoin d'oublier, elle s'enfuit sur l'île que Lorenzo chérissait tant. Cet endroit l'amènera à libérer les démons de Lorenzo, à obtenir le pardon dont il avait tellement besoin pour revivre. Quel est ce terrible secret, ce drame dont Lucía ignore tout, et qui semble relier tous les personnages entre eux ? Au milieu de tous, elle semble en effet la seule à souhaiter renouer les liens du passé et reconstruire l'histoire de son amant, dont la découverte lui permettra aussi de retrouver une partie d'elle-même.

Le film traite de sujets profonds, à commencer par la sexualité. Il comporte en effet de nombreuses scènes de nudité - d'amour et de fantasmes - qui donnent au public l'image d'une sexualité totalement assumée. Il montre également l'effroi qui résulte de la perte d'un être cher et le deuil qui se fait soit dans la douleur la plus extrême, soit dans la torpeur de l'oubli. Enfin, il peint l'image de l'amour et du couple, à travers le romantisme de la rencontre, la découverte de l'autre, puis par la décadence à cause de la dépression et de la jalousie.

A travers l'histoire de ses deux personnages, Julio Médem utilise tous ses talents de conteur et réalise une oeuvre bouleversante. Afin de bien marquer l'état d'esprit du film, il a confié à Alberto Iglesias le soin de composer la bande originale. La musique joue ainsi un rôle très important : les travaux de Médem et d'Iglesias semblent réellement constituer deux parties complémentaires de l'oeuvre. Tour à tour tragique puis euphorisante, la bande son ne quitte plus l'esprit du spectateur pendant des jours. En plus du talent de son compositeur, c'est certainement son minimalisme et la répétition constante des thèmes qui la rendent si attachante.

Un excellent film donc, qui séduira les amateurs de tragédies touchantes et originales, avec en prime - dans le rôle de Lucía - le charme espagnol de la très belle Paz Vega !


Julien Tardif (L1 Humanités)

    Voir la page du film :
    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=41116.html