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N’AVOIR ET N’ETRE RIEN

sarah.rashidian - Posted on 26 février 2010

"Samsom et Delilah" de Warwick Thornton


(Sortie le 25 Novembre)


Samson (Rowan McNamara) et Delilah (Marissa Gibson) vivent dans un minuscule village aborigène excentré, en plein cœur du désert australien où les jours passent et se ressemble cruellement. Il y en a que ça ne dérange pas et qui se noient dans l’habitude du néant et dans la monotonie mais Samson, lui, se défonce à l’essence 24h sur 24 pour avoir l’impression d’être ailleurs. Curieux, il voudrait découvrir d’autres horizons, s’amuser, partir et conquérir Délilah qui parait pourtant très réticente. A la mort de sa grand-mère, Delilah est rejetée, accusée d’être coupable et elle décide de s’en aller. Ca tombe bien, ce même jour, Samson s’est disputé avec son frère et doit partir pour éviter que ça ne dégénère. Le rêve de Samson se réalise enfin : il part pour fuir l’enfer avec sa Delilah. Ce qu’il ne sait pas c’est que, l’enfer, il le retrouvera là ou il va…


Le titre / Le mythe


 La force de Samson est concentrée dans ses cheveux. Quand, dans le mythe, Delilah dévoile son secret et qu’on lui coupe les cheveux pour le vaincre, il devient, en effet, complètement impuissant. Ici, au sein de cette tribu, se couper les cheveux est signe de deuil, un sentiment de tristesse qui peut également aboutir à l’impuissance. Consécutivement, les deux amants se couperont les cheveux : Delilah, à la mort de sa grand-mère et Samson quand il pense avoir perdu Delilah. Les cheveux de Samson sont, d’ailleurs, quelque chose que l’on remarque dès le départ et une des choses qui a attiré le réalisateur lors du casting de Rowan McNamara.


L’histoire est très attrayante d’un point de vue philosophique, sociologique, ethnologique, politique etc. C’est une peinture très sombre de la vie tout aussi sombre et pénible des aborigènes qui ne trouvent pas leur place dans la société. Samson et Delilah partent au moment où, même au sein de leur tribu, il se sentent rejetés. Ils se retrouvent sans rien, ils n’ont plus qu’eux même. Ce qui est atroce c’est qu’ils ne trouveront pas mieux là où ils vont, bien au contraire. La volonté du réalisateur était de nous mettre face à une réalité brute. Il a lui-même été témoin de ce mode de vie aborigène et il n’a pas pour but de l’embellir et le rendre attrayant. Voilà ce qui est et ce n’est pas autrement ! Il arrive à nous communiquer le désespoir des personnages, leur souffrance et leur ennui profond. On peut dire que Warwick Thornton est largement parvenu à ses fins mais il n’est pas évident de dire que ce film est agréable à regarder.


En effet, c’est un film intelligent, dur et réaliste mais cela ne peut pas plaire à tout le monde. Si l’on va voir « Samson et Delilah » ce n’est pas dans l’optique de se divertir. Les dialogues sont quasiment inexistants, les personnages sont peu attrayants physiquement, les scènes sont lentes et l’action et l’intrigue se font bien rares. On peut paraître écervelés lorsque l’on admet ne pas apprécier un film pour les raisons citées au dessus mais on ne peut contrôler son ressenti. Il est vrai que ce film m’a ennuyé et à partir du moment où on voit où l’auteur veut en venir on aimerais ne pas avoir à être témoin de certaines scènes longues et lentes. Pour insister sur la monotonie dans laquelle sont plongés Samson et Delilah, le réalisateur à recourt à de nombreuses répétitions, que ce soit dans la musique où dans les scènes et la figure de style est, certes, très pertinente mais elle n’en reste pas moins agaçante. Le message est très important et très bien illustré mais regarder ce film ne fut pas une partie de plaisir…


 


Sarah Rashidian

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