Répondre au commentaire
Le Grand Bleu
Je vous préviens d'avance, ceci n'est pas une critique, c'est un éloge!
Oui, je peux le dire sans exagérer, Le Grand Bleu est probablement le film de ma vie. Pour ceux qui ne l'ont pas vu, en faire un résumé est difficile : ce film est un tableau de l'existence et de l'absurdité de la condition humaine. Sur fond d'une rivalité/amitié entre deux apnéistes, incarnés par Jean Marc Barr et Jean Reno, ce chef d'oeuvre nous décrit l'angoisse propre à chaque être humain face à l'absurde.
Le scénario est simple : Jacques Mayor (Jean Marc Barr) et Enzo Molinari (Jean Reno), rivaux depuis leur enfance passée sur une île grecque, se sont perdus de vue après la mort du père de Jacques alors qu'ils étaient encore enfants. Vingt ans plus tard, Enzo retrouve Jacques et l'invite à participer à une compétition internationale de plongée en apnée. S'ensuit un questionnement sur l'existence entre les deux amis et néanmoins rivaux, qui, tous les deux perdus à leur manière, se demandent si, finalement, on n'est pas «mieux au fond». Le suicide, l'amour, le rejet de la société sont au centre du film.
Ce drame est aussi très drôle. Certaines scènes sont vraiment à mourir de rire, notamment grâce à Jean Reno, qui excelle ici dans l'interprétation, passant aisément de la plus grande légèreté à la plus grande gravité : on passe ainsi régulièrement du rire aux larmes. D'un point de vue artistique, on a le droit à un grand Luc Besson : toutes les scènes sont filmées à la perfection, les prises de vues sous-marines qui nous font voyager, les paysages côtiers, les scènes d'amour entre Jean Marc Barr (qui, au passage, interprète à la perfection son personnage totalement perdu et amoureux des dauphins) et Rosanna Arquette (elle aussi superbe dans l'interprétation de la jolie blonde amoureuse du plongeur) , ou encore les scènes d'humour (comme la mythique scène du restaurant ou la mère d'Enzo arrive alors qu'il mange des pâtes). Le scénario et les dialogues sont bien écrits -en tout cas à mon gôut- et l'on garde ainsi des phrases ou des dialogues cultes en tête, du «Roberto, mio palmo», à la discussion culte au bord de la piscine entre Enzo et Jacques : «-What do you want to know ? Everything. -Everything about what ? -About everything. -Mamamia !». Et comme si tout cela ne suffisait pas, on a le droit à une bande originale absolument fantastique, signée Eric Serra, qui envoûte tout le film de son atmosphère aquatique. Cette bande originale, je l'écoute personnellement régulièrement, car elle me transporte totalement ailleurs. Enfin, si vous avez aimé la version originale, vous aimerez la version longue où l'on s'embarque pour trois heures de rêveries dont on ne se lasse pas.
Que dire de plus ? Pas grand chose, car dans ce film sont regroupés toute l'existence et ses questionnements. Il n'y a rien à enlever, rien à ajouter : c'est juste parfait. À voir et à revoir, donc.
François Corbisier
(L1 Humanités)