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Avatar

Matthew Thornton - Posted on 30 mars 2010

Pendant plus d’une décennie, le film ayant eu le plus grand nombre d’entrées au « box office » était Titanic, le chef d’œuvre de James Cameron, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Ce film avant rapporté 1800 millions de dollars en salle. Mais Cameron ne comptait visiblement pas en rester là, et voulait continuer sur la route de pionnier qu’il traçait. C’est ainsi que sortit, douze ans plus tard, Avatar, révolutionnaire par la façon dont il fut filmé. Après près de deux mois sur les écrans, il a dépassé les 2 650 millions de dollars de recette, lesquelles devraient continuer à grimper.
Quelle est donc la recette miracle de James Cameron ? Tout d’abord, son imagination semble ne pas avoir de bornes, et il sait l’utiliser. Les histoires qu’il présente sont très différentes, et vont de la tragédie du Titanic à des guerres extraterrestres en passant par des explorations sous-marines. Ili sait également allier scènes d’action et scènes sentimentales, tout en développant l’intrigue. Enfin, il faut avouer que ses méthodes sont peu conventionnelles : il est connu pour être très colérique et pour dire exactement ce qu’il pense, de la façon la plus crue possible. Mais il a prouvé plusieurs fois que ces méthodes donnaient de très bons résultats, et personne ne semble s’être plaint. De plus, il a beau être à la tête de projets énormes, il s’investit partout, depuis le siège du directeur jusque derrière la caméra en passant par la salle de montage ou même la construction des sets. D’ailleurs, son fameux siège de directeur n’est pas forcément un siège, puisqu’il dirigea Titanic depuis le haut d’une grue dominant le plateau à taille réelle du bateau, et Abyss depuis le fond d’une cuve remplie d’eau.

Contrairement à ce que j’ai pu entendre autour de moi, j’ai trouvé l’histoire très bien et tout à fait adaptée. Elle n’était pas révolutionnaire, et le fait que ce soit un « Pocahontas extraterrestre » n’est pas si loin de la réalité. Mais elle était intéressante, et suffisante pour le rôle qu’elle jouait, à savoir un support pour la technologie qu’il y a derrière. Cepndant, on ne peut pas nier que l’univers créé autour de l’histoire, que ce soit l’histoire et la technologie des humains, ou les bêtes et coutumes de Pandora, est très bien fait et très détaillé.
Avatar raconte l’histoire de la guerre entre les humains et les Na’vis, des humanoïdes natifs de la planète Pandora. Les terriens y ont trouvé de grandes quantités d’unobtranium, un métal supraconducteur qui vaut une fortune sur Terre. La plus grosse réserve de ce métal se trouve sous un arbre géant dans lequel vivent les Na’vis. Jakes (Sam Worthington), un marine ayant perdu l’usage de ses jambes, est envoyé poru négocier avec eux et appendre leurs rites dans un corps artificiel, un avatar, combinant de l’ADN humain et Na’vi. Mais arrivé sur place, il rencontre Neytiri (Zoe Saldana), une Na’vi qui le prend sous son aile et lui inculque la façon de penser de son peuple. A partir de là, Jake est tiraillé entre l’idéologie des terriens et celle des Na’vis, et devra choisir son camp : lorsque la guerre éclatera vraiment, il ne pourra plus jouer un double jeu…

Comme prévu, l’aspect le plus impressionnant du film est le côté visuel. La technologie 3D est très différente de celle que l’on avait rencontrée jusqu’ici, qui était certes très ludique, mais beaucoup moins réaliste et saisissante. La nouvelle version, développée entre autres par James Cameron lui-même, permet aux éléments de voler juste devant notre nez (tout le monde se souvient de la pub pour Haribo, et des bonbons qui nous frôlent), mais elle se concentre surtout sur la profondeur que l’on peut donner aux images. Ainsi, certains arbres seront au premier plan, tandis que d’autres sembleront bien plus lointains, et non collés sur la toile de cinéma comme les autres.
Comme beaucoup, j’ai momentanément enlevé mes lunettes pour voir à quoi ressemblait le film sans lunettes. Il présente les mêmes lignes multiples qui donnent l’impression de plusieurs images superposées, mais il y en a beaucoup plus qu’avant, et elles ne sont pas simplement rouges et bleues.
Avatar est donc révolutionnaire par la façon dont il a été filmé, mais il s’inscrit également dans la lignée des films engagés, plus précisément dans la défense de l’environnement. En effet, il comporte un aspect très moralisateur : les méchants terriens avec leurs machines de guerre qui veulent répéter leurs erreurs sur Pandora pour réparer celles qu’ils ont déjà commises sur Terre ; et de l’autre côté, les gentils Na’vis, en communion avec la faune et la flore les entourant, qui ne font que protéger leur planète, leurs coutumes et leurs valeurs contre les envahisseurs. Après Une Vérité qui Dérange et HOME, c’est désormais Hollywood qui s’attaque à la défense de l’environnement … à sa façon ! Même si Avatar présente une vision trop manichéenne, un avertissement de plus ne fait pas de mal alors que le quart de la forêt amazonienne (représentée par la nature sauvage de Pandora) a désormais disparu. Mais ce côté trop moralisateur est critiqué…

Le succès d’Avatar vient donc en grande partie de sa technologie, puisque de nombreux spectateurs sont allés voir le film pour voir ses images, qui faisaient tant de bruit. En un sens, je faisais partie de ces spectateurs, et je ne regrette absolument pas d’être allé voir ce film qui représente un tournant dans la technologie  cinématographique mais est aussi tout simplement un bon film, qui procure beaucoup de plaisir et permet une sortie agréable. Songez aussi qu’Avatar, avec un tel succès, est destiné à devenir un film culte, auquel il sera sans arrêt fait référence : quiconque ne l’aura pas vu sera rapidement considéré comme inculte.
 

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