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Casimir et Caroline


A l’instar d’un tour de manège, tant d’émotions en si peu de temps brouillent nos repères temporels.   

Reprise pour une poignée de représentations en janvier 2010, la pièce a changé d’acteurs.

Le programme du Théâtre de la Ville présente ainsi la pièce : « Casimir et Caroline sont jeunes, ils s’aiment, vont s’amuser à la foire, se disputent, se séparent. Ce pourrait être une simple histoire d’amour qui tourne mal, pour cause de conflit entre sentiments réels et rêves d’avenir. En effet, Casimir vient de perdre son travail. Mais cela se passe à Munich, pendant la fête de la bière, en 1931, peu avant l’arrivée au pouvoir de Hitler. […] »

On comprend bien que Casimir vient de perdre son travail, venant ainsi grossir le rang des chômeurs, on devine également que cette foire participe à la fête de la bière. Certes Casimir et Caroline se disputent et se séparent, mais rien n’indique au cours de la pièce ce contexte qui semble si important.

Le dispositif scénique est remarquable, on se croirait bel et bien dans une fête foraine, les images de montagnes russes projetées participent à cet étourdissement. Peu à peu la scène quitte son allure de fête foraine, ses baraques à glace et ses stands de tir pour ressembler à une foire. Des personnages, tous plus extraordinaires les uns que les autres, sont annoncés, de l’homme sauvage à la femme gorille en passant par les siamoises. Puis, une fois encore, la foire s’efface pour laisser place à la fête, la vraie, avec ses longues tables et ses litres de bières, ses danses et ses débordements. Ensuite tout s’enchaine et très vite la séparation de Casimir et Caroline est inévitable, elle le quitte, tente de s’élever socialement, mais un affrontement avec des ouvriers perturbent le dénouement attendu. Elle veut retourner vers Casimir, peine perdue, il l’a déjà remplacée.

A ce  décor de foire s’ajoute des toboggans, mais le dispositif mimant les montagnes russes est entouré de fils barbelés. Quand Caroline est ivre, elle effectue un tour de manège sur un immense cheval désarticulé, mené par un dompteur en costume de monsieur Loyal, sur fond de lumière rouge. L’ensemble se détache de manière très nette est l’effet produit est magnifique.

A la fin du spectacle, des grilles séparent la scène, puis devant ces grilles tombe un rideau nous laissant voir l’action par le biais d’ombres. Cette séparation matérialise-t-elle l’opposition entre les ouvriers et les chômeurs, comme Casimir, et la classe dirigeante qu’incarne le directeur et qui fait rêver Caroline ?

Marie-Alice Poisson

Casimir et Caroline, d’Ödön Von Horváth et mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota

Au Théâtre de la Ville

Du 19 au 24 janvier 2010

http://thetamarind.eu/fr/

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