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Pauvre Jet Li

quentin.revert - Posted on 07 juin 2010

 Pauvre Jet Li ! 
 
 
 
La momie 3 : La tombe de l’empereur dragon de Rob Cohen (2008) où comment enterrer (ha ha jeu de mots) un peu plus une saga qui n’en avait pas besoin. On peut se demander pourquoi un tel film se retrouve dans mes chroniques, quel est son point commun avec les autres métrages que j’ai pu étudier. Il est assez simple en vérité, il s’agit purement et simplement d’un nanar « contemporain » et donc accessible à tous, voilà pourquoi j’ai estimé qu’il avait sa place ici. Il est en effet difficile de trouver des Vampire Assassin ou autre Delta Force 2 pour nous pauvres français, sauf si on scrute avec intérêt chaque programme télé de la TNT…
 
              Le pitch de la momie 3 reprend celui des précédents : un couple d’aventuriers doit faire face au retour d’un être particulièrement abject et qui, on ne sait trop comment, a acquis des super pouvoirs en passant de vie à trépas. Plutôt que dans l’Egypte ancienne, le méchant est ici Chinois, et s’inspire du tombeau de l’empereur Qin et des soldats en terre cuite. Après avoir conquis une très grande partie de l’Asie, l’empereur joué par un Jet Li qui cachetonne clairement, est trahi par son général et sa maitresse qui est accessoirement une magicienne. Il se retrouve donc enseveli avec toute son armée dans un gigantesque tombeau qui ne sera retrouvé que par un des héros au début du film.
 
               Ce héros est le fils des O’connell, le fameux couple d’aventuriers qui sévit dans les deux premiers épisodes et l’on peut dire sans méchanceté aucune qu’ils sont tous mauvais. De plus l’actrice qui jouait auparavant madame O’connell, la sublime Rachel Weisz, est remplacée par une nunuche qui en fin de compte s’accorde parfaitement avec son mari. Et quel mari absolument « pas crédible » que Brendan Fraser, adepte du cabotinage, apôtre du ridicule involontaire ! Sorte de « Greg le millionnaire » qui se serait perdu en Egypte, pas très loin de « la ferme célébrités », et qui, alors qu’il a le QI d’une huitre, aurait de prétendues connaissances en archéologie. Vous le devinerez assez vite, ses aptitudes à la castagne sont inversement proportionnelles à son intelligence.
Mais venons-en plutôt au film, l’histoire est ultra convenue, l’humour tellement ras des pâquerettes qu’il en devient risible, et surtout la cohérence totalement inexistante. En effet les auteurs de cette « chose » n’ont pas peur du ridicule et non content d’écumer les clichés, ils n’hésitent pas à nous montrer des actions proprement sidérantes. Alors que l’armée chinoise cherche à tout prix à récupérer la dépouille de l’empereur pour conquérir le monde, (ils n’en ont pas assez de l’industrie !), on apprend que si de son vivant il était mortel (logique) à travers la mort il a acquis des pouvoirs totalement délirants. La momie 1 pouvait se balader dans le sable, la momie 2 quant à elle, était quasiment invincible, la 3 maîtrise les quatre éléments que sont l’eau, le feu, la terre et le vent. Si ce n’est pas une preuve de surenchère ! Et vas-y que je te gèle la tête, que je te brûle les fesses, j’en passe et des meilleurs. Jet Li, ou plutôt sa représentation 3D, peut tout ! Parlons justement de Jet Li qui comme d’autres acteurs made in Hong Kong, vient honteusement toucher son salaire pour trois ou quatre scènes à la fin du film, un peu court pour celui qui est sensé être le grand méchant du film.
 
             Passons maintenant aux incohérences et elles sont légions, la première et la plus choquante sans doute apparaît au milieu du métrage, lorsque nos amis qui sont poursuivis par l’armée chinoise, se réfugient dans un temple en Himalaya. Ce temple doit leur montrer, grâce au reflet du soleil, où se trouve une source miraculeuse que ne doit à aucun prix atteindre l’empereur dragon. Alors qu’ils sont une demi douzaine [oui la famille O’connell aime s’entourer de side kick [voir la définition dans l’article sur Shaun Of the Dead] (le pire étant l’oncle irrémédiablement lourdingue) face à une bonne cinquantaine de soldats de l’empire du milieu, la future copine chinoise du héros commence à crier, ses baragouinements raisonnant dans la montagne. Pourquoi me direz-vous ? Déclencher une avalanche? Appelez des renforts, oui mais qui dans ce froid polaire ? C’est alors que l’impensable apparaît et que le film perd le peu de crédibilité qu’il possédait… DES YETIS ! Oui ma bonne dame, trois pauvres yétis sortis tout droit de Tintin au Tibet. Et vas-y que les yétis ils comprennent tout ce que crie la demoiselle, et vas-y que je tue uniquement les chinois sans jamais esquisser un geste agressif envers un membre de la famille. Si ça c’est pas du racisme !
 
            Après ce petit massacre, je me permets de faire une ellipse pour que nous nous retrouvions près de cette fameuse source qui, on l’apprend alors, procure la vie éternelle. Pourquoi un empereur immortel et capable de refroidir n’importe qui avec un battement de cil voudrait y aller ? On est plus à ça près, et je pèse mes mots tant ce qui suit est totalement illogique. Cette source, qui se trouve dans une caverne, est gardée par une autochtone depuis mille ans, jusque-là logique, une autochtone qui se révèle être la magicienne susnommée et la mère de la jeune chinoise. Depuis tout ce temps elle n’a vu personne et pourtant elle s’adresse à nos héros, je vous le donne en mille, en anglais !!! Pis, plus tard elle invoquera même ses dieux dans la langue de Shakespeare. Du grand n’importe quoi !
 
            Vous l’aurez donc compris ce film est un pur nanar, pas tant par sa réalisation ultra conventionnelle mais avec son « jeu » d’acteur inexistant, son « humour » pas drôle et surtout son scénario complètement tiré par les cheveux  ! Je vous le conseille parce qu’il est facile à trouver dans n’importe quel vidéo club et qu’il constitue une introduction au nanar bien lourd…

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